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Page:Revue des Deux Mondes - 1920 - tome 57.djvu/145

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war… they are leaving Cherbourg… for the battle…, ajouta-t-il avec un ricanement singulier.

— Pauvres gens ! s’exclama Maud… Oui, j’ai lu dans les journaux d’hier soir que la division des croiseurs français, la Marseillaise, le Condé, la Gloire, la Jeanne d’Arc, d’autres encore dont je n’ai pas retenu les noms, va se porter à la rencontre de la flotte allemande pour lui barrer le Pas-de-Calais… Hier, les forces allemandes avaient traversé le canal de Kiel et attendaient l’ordre de partir à l’embouchure de l’Elbe… Elles ont sans doute pris la mer à cette heure-ci… seize cuirassés. Nos bateaux ne pourront pas résister. Ça va être un écrasement.

Elle répéta avec une compassion émue : « Pauvres gens ! »

May se souleva, frémissante, suivant du regard les fumées en mouvement vers le Nord.

Il est peut-être là ! soupira-t-elle.

Maud comprit que son amie pensait à Jean de Raimondis.

Avesnes.