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Page:Revue des Deux Mondes - 1921 - tome 6.djvu/942

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États-Unis ou de refuser leur participation à une œuvre dont les résultats doivent être de réduire les charges, de diminuer les impôts, de rétablir la balance économique, et, en conséquence, de faire baisser le prix de la vie.

En outre, et sur le point qui touche spécialement les États-Unis, l’Angleterre et le Japon devront, en cas d’adhésion au principe du programme du désarmement, — et cette adhésion ne parait plus faire doute, — renoncer formellement à leur traité. Il est évident en effet que les deux nations ne peuvent adhérer à un programme qui vise à l’égalité des armements sans avoir nettement établi qu’elles ne tenteraient pour aucune raison ni en aucune occasion d’unir les deux restants de flottes qui leur seront accordés et qui devront constituer par leur jonction une force navale supérieure à celle de n’importe quelle autre nation. Enfin la plus importante et inquiétante question, celle du Pacifique, actuellement laissée au second plan, est en fait laissée au Japon lorsque viendra l’inévitable débat sur les bases navales du Pacifique.

Ainsi se présente nettement la situation à la fin de cette journée mémorable et après cette historique première séance de la Conférence.

Les optimistes, qui sont ici le plus grand nombre, voient déjà le désarmement naval opéré, les charges du monde diminuées, l’ère de la paix ouverte. Quelques-uns songent que beaucoup de principes ont déjà obtenu beaucoup d’accords, qui ne se sont pas maintenus quand l’heure est venue des réalisations. Tout le monde se plaît néanmoins à reconnaître que l’effort d’aujourd’hui peut, doit constituer un progrès, un nouveau pas fait vers une entente des nations en vue d’un mieux-être commun et pour diminuer autant que possible les dangers de guerre.


GEORGES LECHARTIER.