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L’OFFENSIVE FRANÇAISE


15 juillet 1918.

… Les renseignements parvenus ici sont, dans l’ensemble, satisfaisants. Si les Boches n’ont pas un succès éclatant, ce sera le commencement de la fin.


21 juillet 1918.

… Je m’imagine que, ce matin, le passage de la Marne a dû vous dédommager des déceptions de vos débuts de bataille.

Je suis tout réjoui de cette victoire, car c’en est enfin une. Ses répercussions seront forcément profondes. Elles seront d’autant plus puissantes que nous pourrons durer dans notre offensive ou multiplier d’autres initiatives sans laisser de répit à l’ennemi. Peut-être, alors, mon tour arrivera-t-il de nouveau d’entrer dans la danse. Je préférerais de beaucoup cette mission à l’alternative de recevoir une subite attaque de diversion.


31 juillet 1918.

… Les opérations en cours constituent une victoire considérable et qui renverse la situation. L’essentiel maintenant est de garder l’initiative : espérons qu’on manœuvre serré et habilement à cet effet.

Le Président de la République a été en effet extrêmement bien à mon égard et m’a remercié en termes qui m’ont vraiment touché[1]. En causant en aparté avec moi, ensuite, il m’a manifesté les sentiments et les intentions les plus louables au sujet de la continuation de la guerre : même si les Allemands faisaient les plus larges concessions, Belgique, Alsace-Lorraine, il faut poursuivre la guerre jusqu’à l’anéantissement de la puissance prussienne. Bref, il a parlé en grand Français. M. Wilson est dans les mêmes idées et nous appuie avec énergie. La victoire est désormais certaine.


9 août 1918.

… Il y a du travail par ici, comme tu le vois dans les gazettes. Ce soir, cela va bien ; les Anglais sont à Rosières, Debeney à Hangest, Jacquot[2] qui fait maintenant partie de la

  1. Le 30 juillet 1918, le Président de la République s’était rendu au Quartier Général de la 3e armée à Clermont, afin de remettre au général Humbert la Plaque de grand officier de la Légion d’Honneur.
  2. Commandant le 35e corps d’armée.