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A LA RECHERCHE DE LA PATRIE
AVEC L’ARMÉE VOLONTAIRE
(1917-1918)

Quatre années nous séparent du jour où la populace démente, conduite par une poignée de fanatiques et d’usurpateurs étrangers à la Russie, a établi son règne sur notre malheureuse patrie, victime de la plus désastreuse des révolutions. Depuis ce temps, ma vie fut étroitement liée avec celle de l’armée qui, durant trois ans, lutta contre la force rouge dans le Sud de la Russie, Nous avons connu tour à tour la joie de la victoire et l’amertume des lourdes désillusions.

On peut diviser ces trois années en trois périodes. La première est la période héroïque, celle de l’épopée des généraux Alexéïeff et Korniloff, qui se termina par la seconde campagne du Kouban et par la mort du créateur de l’armée volontaire, le général Alexéïeff. A la deuxième période appartient la campagne du général Denikine ; à la troisième l’expédition du général Wrangel en Crimée.

Il en est, hélas ! encore une quatrième, celle du grand martyre de l’armée exilée en pays étrangers.

Je ne parle ici que de la première période, de la création de l’armée volontaire, de la première et légendaire campagne du Kouban, et des événements qui se sont succédé depuis novembre 1917 jusqu’à novembre 1918.

Que le lecteur ne cherche dans ces récits ni chapitres d’histoire, ni même mémoires historiques. J’insiste sur ce fait que j’ai voulu seulement noter mes « impressions» de journaliste ;