Le Bossu de la Fronde ! Quel titre pour un roman d’Auguste Maquet ou de Paul Féval ! Et ce titre pourtant n’est que la traduction libre d’un mot historique de Louis de Bourbon, prince de Condé, monsieur le Prince, le Héros.
C’était au mois de janvier 1649, au château de Saint-Germain. La reine Anne d’Autriche et le cardinal Mazarin, son ministre, fuyant Paris, s’y étaient réfugiés avec Louis XIV enfant, tandis que la Fronde parlementaire commençait à soulever la ville. Le prince de Condé, le prince de Conti et le duc de Longueville, leur beau-frère, descendant du fameux Dunois, avaient accompagné la Cour à Saint-Germain ; mais Conti et Longueville n’avaient pas tardé à rentrer dans Paris pour se mettre au service du Parlement rebelle. Le Parlement avait établi des impôts, rançonné les partisans de Mazarin, levé dix mille hommes de pied et quatre mille chevaux, nommé le prince de Conti « généralissime des armées du Roi sous les ordres du Parlement. »
A certains jours, le décor si gai de la Place Royale s’animait ; des visages de femmes s’encadraient aux fenêtres des maisons blanches et rouges. Les dames se montraient un cava- lier de vingt ans dont la taille était « gâtée, » mais la tête charmante sous une magnifique chevelure brune. C’était le