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programme militaire proprement dit, préparer un plan de reconstitution et de mobilisation de notre flotte marchande, principalement de notre flotte de paquebots, qui offre cet avantage de ne nous rien coûter en temps de paix et de servir grandement l’influence française à l’étranger. Ceci ne saurait nous distraire du plan de construction des croiseurs dont nous venons de parler ; ils nous seront indispensables pour neutraliser le danger éventuel des croiseurs auxiliaires allemands dont le tonnage est illimité, tandis que le traité de Versailles, en fixant à seize croiseurs la flotte légère de l’Allemagne, nous offre la possibilité d’avoir sur elle ce que nous pourrions appeler une « maîtrise navale légère de surface. »

La perte de la France rend encore plus urgente la constitution de cette flotte légère. Celle-ci comprend, outre des croiseurs, des contre-torpilleurs et des torpilleurs. Le plan d’armement pour 1923 prévoit l’armement de 38 contre-torpilleurs et de 18 torpilleurs. A part l’Amiral Senès, tous ces bâtiments sont antérieurs à la guerre et devront, la plupart, être déclassés d’ici à peu de temps. Nous ne citerons que pour mémoire 34 avisos et 25 canonnières dragueurs, sans valeur, également prévus dans le plan d’armement. Nous sommes donc loin des 330 000 tonnes que nous avons demandées. Quelle sera la composition future de notre escadre légère ? Elle devra comprendre une vingtaine de croiseurs de 10 000 tonnes, autant de contre-torpilleurs de 2 500 tonnes et 50 torpilleurs de 1 400 tonnes, de types analogues aux croiseurs, contre-torpilleurs et torpilleurs qui viennent d’être adoptés par le Parlement, soit, en tout, 320 000 tonnes environ ; le reste du tonnage qui nous est alloué, soit 10 000 tonnes, restant à employer en bâtiments défensifs. Si l’on retranche de ces chiffres les unités légères en service ou en construction, il nous resterait à mettre en chantier : douze croiseurs, treize contre-torpilleurs, et trente-huit torpilleurs. Sans parler d’un capital-ship de 35 000 tonnes pour remplacer la France.


Il n’a été question, jusqu’ici, que des armes du passé, si tant est qu’on puisse ainsi qualifier un croiseur de 100 000 IIP filant 34 nœuds. Deux armes nouvelles ont fait leur apparition dans la dernière guerre, et ont déjà donné toute la mesure de leur valeur : le sous-marin et l’avion. En ce qui concerne le sous-marin,