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50 de ces unités figurent bien au plan d’armement de 1923, pour un tonnage de 30 000 tonnes environ ; mais notre situation n’en est pas moins désolante, car 34 de ces sous-marins seulement sont postérieurs à l’année 1914. En outre, nous estimons que seul le sous-marin d’au moins 800 tonnes en surface pour ceux qui sont déjà construits, présente une valeur militaire réelle. L’inventaire de notre flotte sous-marine est facile à faire : 4 sous-marins ex-allemands, dont la durée sera sans doute faible, 3 sous-marins de construction française. Néréide, Joessel, Fulton, et un seul mouilleur de mines, le René Audry (ex-ennemi), répondent à ces conditions. Nous pouvons aussi envisager très prochainement l’entrée en service des sous-marins de construction française, Lagrange, Romazzotti, Laplace, Regnault, qui, avec de nouveaux arbres d’hélice, donneront sans doute satisfaction, et des sous-marins Zédé, Sané, et Dupuy de Lomé, qui doivent recevoir des moteurs Diesel à la place de leurs anciennes machines à vapeur. On ne s’explique pas que l’achèvement de ces bateaux ne soit pas encore réalisé. Le Lagrange et le Romazzotti devraient déjà être en service, et tous les autres submersibles pourraient être terminés pour juin ou juillet 1923. Malheureusement, les autorités maritimes, inféodées dans leurs traditions, préfèrent armer de vieilles coques cuirassées comme les Voltaire, plutôt que des Lagrange, qui seraient infiniment plus utiles. Dans ce même ordre d’idées, on peut regretter que les unités sous-marines de 800 tonnes du centre de Toulon ne soient pas incorporées à l’armée navale, dont elles constitueraient cependant une des principales forces. En ce qui concerne les mouilleurs de mines, nous aurons bientôt le Victor Réveille (ex-ennemi), le Maurice Calot (Creusot), et, plus tard, le Paul Chailley (Normand, au Havre). On peut à la rigueur ajouter le Daphné à cette liste, et c’est tout, car nous ne pouvons prendre en considération la poussière des sous-marins de 400 tonnes, déjà anciens, qui ne peuvent plus rendre de services sérieux.

Ce qui rend encore plus fâcheux que nous ne poussions point la construction des sous-marins, c’est que nous possédons des spécimens qui nous donnent satisfaction. Parmi les sous- marins torpilleurs de première classe, le meilleur type existant est sans aucun doute le Joessel, construit à Cherbourg par M. l’ingénieur en chef Simonot, aujourd’hui en service aux chantiers