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de la Loire. Pour ce qui est des mouilleurs de mines, le problème ne s’était jamais posé en France avant la guerre ; les seuls mouilleurs de mines que nous ayons eus, l’Astrée et l’Amarante, n’avaient pas été, primitivement, prévus pour cette destination. Mais ceux que nous construisons actuellement donnent satisfaction.

Quant aux sous-marins torpilleurs de deuxième classe, ils devraient être appelés à disparaître. C’est en effet une des erreurs du dernier ordre de mise en chantier, d’avoir commandé 6 sous-marins torpilleurs de 600 tonnes. Si nous en jugeons d’après les déclarations qui nous ont été faites par tous les commandants de sous-marins que nous avons interrogés, le submersible de ce tonnage leur parait aussi logique comme conception que le serait à l’heure actuelle la construction de contre-torpilleurs de 300 tonnes. Il est préférable d’avoir 40 excellents sous-marins de 1 200 tonnes que 60 médiocres de 600 tonnes, qui ne seraient pas aptes à tenir la mer et à être utilisés pour les grandes patrouilles.

Retenons enfin que pour tous les types que l’on envisage, nos officiers s’accordent à déclarer que nous n’avons rien à envier à l’étranger. Les seuls points sur lesquels il faut appeler l’attention, sont relatifs à la question des périscopes et de la T-S-F. Nos périscopes ne sont pas assez longs et sont inférieurs au point de vue optique à ceux que possédaient les Allemands. De même pour l’organisation de la T-S-F sur le sous-marin, nous sommes très en retard. Mais ce sont là des détails que nous pourrons facilement améliorer. Le fait important à retenir, c’est qu’après de nombreux tâtonnements, Schneider a fini par résoudre le problème du moteur Diesel à deux temps. Les moteurs du Joessel et du Fulton, livrés par le Creusot, marchent très bien. Nous pouvons donc compter sur de bons moteurs, à la condition qu’on ne veuille pas leur demander plus de puissance qu’ils ne peuvent en donner, ce qui est malheureusement le cas sur le Maurice Calot. De même pour les accumulateurs avec les types Fulmen, etc.

En ce qui concerne la reconstitution de notre flotte sous-marine, un principe préalable devrait être admis ; ce serait de ne pas construire d’unités inférieures à 1 200 tonnes en surface ; nous pourrions donc utiliser les 90 000 tonnes qui nous sont tacitement accordées par la Conférence de Washington, en les