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répartissant de la façon suivante : 44 sous-marins torpilleurs, de 1 200 à 1 500 tonnes en surface, soit 66 000 tonnes ; 10 sous-marins mouilleurs de mines de 1 500 tonnes, soit 15 000 tonnes ; 2 ou 3 sous-marins d’expériences de 2 500 à 3 000 tonnes en surface, soit 9 000 tonnes. Si nous retranchons de ces 90 000 tonnes 10 000 tonnes en service (ou sur le point de l’être), ayant une valeur militaire réelle, et 10 200 tonnes dont la construction vient d’être ordonnée, il nous resterait 70 000 tonnes à mettre en chantier pour remplir notre programme, qui ne pourra être réalisé qu’en faisant largement appel à l’industrie privée.

Nous croyons qu’il serait désirable d’envisager immédiatement, en plus des 12 sous-marins prévus au programme actuel, 2 sous-marins de gros tonnage (2 500 à 3 000 tonnes en surface), 2 sous-marins mouilleurs de mines de 1 200 à 1500 tonnes en surface, et 8 sous-marins torpilleurs de 1 200 tonnes, identiques au type C 4 dont la mise en œuvre vient d’être ordonnée, afin de bénéficier des avantages des types de série au point de vue de la construction et des rechanges. C’est là encore un point capital. Si nous n’avons pas le droit de construire plus de 90 000 tonnes, il est possible de pallier à cette insuffisance en augmentant les rechanges d’une part, et le personnel des équipages supplémentaires des centres de sous-marins, d’autre part. Au cours de la dernière guerre, on estime que les Allemands n’avaient pas plus de un sous-marin sur trois à la mer, ce qui, pour nous, ferait 30 000 tonnes ; les deux autres tiers étant en réparation. Mais il est possible de changer ces proportions en diminuant la durée des indisponibilités ; pour cela, il faut avoir des rechanges (donc construire en série) et du personnel supplémentaire pour les démontages à la station. En tenant compte de ces contingences, on pourrait sans doute arriver à avoir les deux tiers des bâtiments à la mer. Enfin, il ne faut pas oublier que, si l’on construit des sous-marins, il faut des stations qui puissent les accueillir, avec usines de recharge en électricité et en air comprimé. Nos stations de la Méditerranée qui devraient recevoir les escadrilles d’armée navale seraient insuffisantes. Il faudrait donc ressusciter la station de sous-marins d’Oran et faire de nouveaux aménagements à Toulon.

Nous ne sommes pas mieux partagés sous le rapport de l’aviation navale. Nous ne pourrions pas mettre actuellement en