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une longueur de 103 kilomètres, avec 9 écluses sur le versant Danube, 4 écluses sur le versant lac de Constance, et 9 usines qui donneront une puissance de 22 950 HP. La chute des écluses, assez éloignées les unes des autres sur le versant Danube, est modeste : 9 mètres, en moyenne. Sur le versant lac de Constance, la chute est de 10 mètres, mais les écluses se touchent littéralement : il s’en trouve 11 entre le kilomètre 65 et le kilomètre 70,300, c’est-à-dire en moyenne une tous les 500 mètres.

Aussi le prix de revient prévu pour ce canal est-il fort élevé : 91 millions de marks-or, y compris d’ailleurs la construction et l’équipement des usines hydrauliques, ce qui revient à dépenser, aux prix de 1921, une somme approximative de 2 milliards.

4° Une voie d’eau particulière est destinée à unir le Danube au Rhin, et, par conséquent, à inscrire la Bavière et tous les pays de l’Europe centrale dans l’orbite économique de la région minière et industrielle rhéno-westphalienne. Cette voie d’eau exige pour son achèvement la canalisation du Main jusqu’à Bamberg, un canal de Bamberg à Kelheim, afin de remplacer le canal Louis devenu insuffisant, et enfin la canalisation du Danube de Kelheim à la frontière d’Autriche tout auprès de Passau. Cette voie d’eau devra assurer le passage de navires atteignant 1 500 tonnes, bien que le trafic normal soit prévu pour des bateaux de 1 200 tonnes. Elle se déploiera sur un parcours total de 790 kilomètres de Mayence à Passau, avec 61 écluses dont 31 de Mayence à Bamberg avec chute moyenne de 4 m. 70, 17 écluses de Bamberg au bief de partage avec chute moyenne de 10 mètres, et 13 sur le versant Danube avec chute moyenne de 8 m. 60.

La voie d’eau Mayence-Passau revêt une importance exceptionnelle, non seulement du fait qu’elle escalade des crêtes menant son bief de partage à l’altitude de 405 mètres, mais aussi en raison du trafic qu’elle assurera, et de la force hydro-électrique qu’elle fournira par le moyen de 33 usines nouvelles, non compris celles déjà existantes en aval d’Aschaffenburg. La Bavière entière s’alimentera à ces usines dont la puissance évaluée à 244 000 HP., fournira une moyenne annuelle de 3 453 millions de kilowatts.

L’alimentation de cet énorme chemin d’eau exigera l’appoint des eaux du Lech, affinent de la rive droite du Danube, qu’un