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que cette dernière ville promet son appui matériel complet au projet qui la favorise.

Devant l’importance de ce canal, tout allemand, le Reich a cru devoir créer un bureau spécial d’études installé à Eisenach et lui assurer une subvention montant aux deux cinquièmes de la dépense, dont les villes et régions intéressées paient les trois autres cinquièmes.

Le projet prévoit une voie d’eau longue de 272 kilomètres donnant passage à des bateaux de 1 ( ?)00 tonnes. La maison Contag de Berlin s’est chargée d’établir le projet technique pour le compte de la Weser-Main-Kanal ; et elle prévoit sur le versant du Main, 1 écluses présentant 11 mètres de chute, sur le versant Weser 50 écluses offrant des chutes moyennes de 5 m. 80, et plaçant le bief de partage à l’altitude de 310 mètres. Ce projet représenterait une dépense de 160 millions de marks-or au tarif d’avant-guerre. Mais, en fait, ce premier calcul devra déjà être modifié profondément. Car le Weser est un fleuve à débit irrégulier, et il faut en outre, afin de combattre ces irrégularités, envisager la construction de neuf grands réservoirs pouvant contenir 600 millions de mètres cubes d’eau, — réserve qui, adroitement employée aux temps des « maigres, » permettra d’assurer au Weser défaillant une surélévation permanente de 0 m. 70. Enfin, il faut prévoir également la construction d’usines hydrauliques annexées à ces réservoirs et équipées de manière à produire de 4 à 500 millions de kilowatts par an. Déjà pour commencer, les ingénieurs allemands viennent d’inaugurer un réservoir achevé en 1918 et cubant 200 millions de mètres cubes d’eau.

Au total, aujourd’hui cette voie, jugée indispensable et pour laquelle les travaux iront sans doute très vile, est considérée par les Allemands comme devant leur couler une somme approximative de 220 millions de marks-or.

7° Un canal mettra en communication directe le Rhin, le Weser et l’Elbe, par le moyen d’une grande transversale accessible à des bateaux de 1 000 tonnes. Cette transversale est déjà en partie exécutée, car une section Rhin-Weser, commencée en 1906, a été ouverte au trafic sur deux sections, — section Rhin-Herne, et section du canal de la Lippe entre Hamm et Datteln, — à la veille de la guerre : 17 juillet 1914. En outre, la section Bevergen-Minden, reliant le canal de Dortmund à l’Ems et au