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une part des dépenses serait couverte grâce à l’utilisation commerciale des forces hydrauliques : des usines donnant une puissance totale de 10 200 HP., sont prévues. Et malgré le coût élevé de la dépense, — actuellement 1 350 millions de marks-papier, — il est évident que les travaux vont être menés avec activité par suite de l’intervention directe de toutes les industries régionales intéressées à la réussite de l’affaire et installées tant dans le bassin du Rhin qu’en Westphalie.

16° Avant la guerre, la canalisation de la Lippe avait été décidée par la création d’un canal latéral pouvant porter normalement des bateaux de 1 700 tonnes. Aussitôt les hostilités terminées, les travaux ont été poussés avec une activité caractéristique. Entre Datteln et Hamm, ils sont maintenant très avancés. Quant à la section Datteln-Wesel-Lippstadt, elle est seulement ébauchée. L’ensemble des travaux s’élèvera à environ 577 millions de marks-papier. Le budget du Reich a été mis largement à contribution, car en 1922 on lui a demandé 80 700 000 marks actuellement versés ; le nouveau budget comporte 1 million de marks pour la section Datteln-Wesel et 86 millions pour la section Wesel-Lippstadt. Ces chiffres montrent assez quelle importance l’Allemagne entière attache à l’achèvement rapide d’une artère sur laquelle toutes les industries comptent pour développer leur activité.

17° L’initiative privée seconde d’ailleurs le Reich dans des proportions considérables ; car la Verein zur Schiffbarmachung der Ruhr ne borne pas son intervention à la canalisation de la Ruhr : elle poursuit en même temps des actions secondaires. Principalement, elle a entrepris de prolonger cette canalisation de la Ruhr sur 14 kilomètres de longueur jusqu’à Schawerte, et de prendre ce point d’arrivée comme tête de ligne d’un canal, mis toujours au gabarit de 1 700 tonnes, jalonné par 5 écluses, et reliant la canalisation de la Ruhr soit à celle de la Lippe, soit au canal de Dortmund. Ce projet offre pour les grandes industries allemandes un intérêt considérable ; car il donnerait, — en liaison avec la Ruhr canalisée, le canal latéral à la Lippe, le canal Rhin-Horne, et le canal Dortmund-Ems, — une sorte de « circuit fermé, » pour employer l’expression consacrée, destiné à rendre des services immenses au bassin houiller et aux usines. L’entreprise ne laisse pas d’être un peu plus onéreuse par le fait que l’on prévoit le percement d’un