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Sobieski, nous ne pouvons en France oublier la fraternité d’armes de nos guerres de la Révolution et de l’Empire qui, en associant la gloire polonaise à la gloire de la France, ont rendu impérissables les souvenirs de la valeur et de l’héroïsme des contingents polonais fidèles jusqu’à la mort.

Actuellement, l’armée polonaise se débat encore dans d’immenses difficultés : insuffisance de matériel, disparate de celui qui existe, absence d’industrie de guerre dans le pays et nécessité de la créer, diversité d’origine et de formation militaire des officiers, venus des trois armées des Empires copartageants, sans parler de ceux des diverses légions polonaises qui se sont constituées dans les deux camps au cours de la guerre.

La guerre bolchevique et certaines résistances intérieures ont causé des retards à l’organisation d’un travail régulier, mais les résultats sont dès maintenant considérables, et la mission française, sans empiéter sur le rôle du commandement polonais, y a pris une large part.

De nombreux décrets ont réglé l’organisation générale de l’armée. Le ministère de la Guerre et l’État-major général ont enfin été normalement constitués au mois d’août dernier. Le commandement, les services et le contrôle, ont vu leurs attributions nettement définies d’après des principes généraux qui, en pénétrant dans tous les rouages de l’armée, composeront un organisme normal, base de sa vie et de son développement.

Pour compléter ce travail d’organisation, il importait de doter le corps des officiers d’un statut qui fixât leur situation. Non seulement il était équitable d’assurer légalement leur avenir, mais le besoin s’en faisait sentir pour attirer vers les écoles militaires la jeunesse polonaise. Un projet de loi a été élaboré dans ce sens et bientôt la Diète sera appelée à le transformer en loi définitive, de même que tous les importants décrets organiques concernant l’armée.

En même temps que s’exécutait ce grand travail d’organisation, l’instruction était l’objet d’efforts ininterrompus qui ont permis de réaliser dans ce domaine des progrès marqués.

Dès l’armistice, en octobre 1920, on entreprit simultanément l'instruction de l’Etat-major, du corps d’officiers et de la troupe.

Pour assurer l’unité de doctrine dans le commandement, il s’agissait avant tout de faire passer dans les cours, le plus grand nombre possible d’officiers.