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Elle est pour la France une alliée utile. Mais l’amitié de la France ne lui est pas moins précieuse. Nous avons déjà beaucoup fait pour la Pologne, non seulement en appuyant diplomatiquement ses revendications, mais en créant sur notre sol et à nos frais l’armée du général Haller dont l’arrivée en Pologne a permis de régler, au moins provisoirement, les affaires de Galicie orientale, en fournissant la majeure partie du matériel de guerre actuellement existant en Pologne, en aidant par notre mission militaire, au travail d’organisation et d’instruction de l’armée polonaise.

Notre amitié sincère, les services matériels que nous avons déjà rendus, ceux que nous serons appelés à rendre, et plus encore ceux que nous avons le droit d’attendre en retour de la Pologne, nous forcent à suivre de bien près tous les événements qui la touchent, tous les facteurs intéressant son avenir. Nos amis Polonais, malgré leur légitime fierté nationale, nous ont eux-mêmes demandé notre concours pour la formation de leur armée. Ils doivent trouver naturel que ce concours soit effectif, non seulement dans le domaine matériel, mais aussi dans le domaine des idées et de l’organisation.

La Pologne possède toutes les valeurs intellectuelles souhaitables. Mais il ne suffit pas que le travail de son organisation se fasse bien. Il est capital également qu’il se fasse vite, car personne ne sait ce que demain nous réserve. C’est à faire vite, tout en faisant bien, que nous pouvons et que nous devons aider la Pologne.