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Se levant à son tour, le directeur de la Revue a exposé l’objet de cette réunion, destinée à remercier les collaborateurs qui lui ont, avec un inlassable dévouement, prêté leur concours pendant la guerre et pendant la période à peine moins difficile qui a suivi. À Francis Charmes revient l’honneur que, même en août et septembre 1914, la Revue n’ait jamais cessé de paraître : il ne manque pas un numéro à sa collection. Pendant la guerre, la Revue s’est efforcée d’assurer la continuité de la pensée française. Aujourd’hui, elle a pour rôle de maintenir en France cette haute culture dont le ministre de l’Instruction publique a pris la cause en mains avec une vigueur dont lui savent gré tous les lettrés, et pour laquelle des écrivains, tels que M. Maurice Barrès, font, ici même, si noblement campagne. Elle espère y réussir en restant fidèle aux traditions de large curiosité, d’indépendance vis à vis des écoles et des partis, de courtoisie, de mesure et de goût, qui ont fait d’elle une exacte représentation de l’esprit français et une force nationale.



M. LÉON BÉRARD'
ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts


Messieurs,

On demande qu’une voix de l’extérieur se fasse entendre. J’accepte d’être, — pour un moment très court, — cette voix. Je ne me suis pas levé pour ajouter un discours à tous ceux que la rigueur de la saison parlementaire m’a contraint de prononcer depuis quarante huit heures. Je ne veux que remercier M. René Doumic des paroles d’indulgente sympathie qu’il m’a adressées et de ce qu’il a bien voulu me convier à cette fête littéraire.

J’avoue que je n’ai pas songé, avant d’accepter son invitation, à m’informer des précédents. Les précédents, menue monnaie de la tradition par quoi la puissance publique peut répondre « non » avec politesse ou ajouter du prix à ce qu’elle accorde ; les précédents, il est bien rare qu’il convienne à un ministre de les négliger par principe, même s’il ne s’agit que de dîner en ville. Cette fois, pourtant, il m’a semblé que la chose allait de soi. La Revue des Deux Mondes et le