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ne quitte Saint-Cyr qu’en septembre ; une demande a été faite à cet effet. Mais comme il est fort douteux qu’on m’accorde ce délai, je me mets en mesure de pouvoir partir dans la fin du mois pour Metz, où je vais reprendre le métier de troupier qui, soit dit entre nous, ne me sourit pas d’une manière très gracieuse. Mais enfin il faut aller jusqu’au bout et suivre sa destinée. Je sais que vous vous portez bien et je vous en félicite. J’espère que vos inspirations de Touraine seront aussi fraîches, aussi gracieuses que par le passé, et, s’il en est ainsi, je ne vous en voudrai pas trop d’avoir prolongé votre séjour dans ce beau pays, bien qu’il en soit résulté pour moi la cruelle corvée de faire à pied, à pied dis-je, le voyage du Palais-Royal à la rue Cassini,

Recevez, mon cher Honoré, l’assurance de mes sentiments bien affectueux.


PÉRIOLAS.


IX
Balzac à Périolas.


Frapesle [1], près Issoudun, 5 août 1835.

Mon cher commandant,

Voulez-vous avoir la complaisance de me faire retenir la première place dans la diligence qui partira dimanche matin de Bourges [2] ? Vous acquerrez des droits à la reconnaissance de votre vieux ami Honoré de Balzac qui viendra vous donner une poignée de main, accompagné sans doute de Mme Carraud. Je vous remercie d’avance et je vous envoie mille gracieusetés.

A bientôt.


HONORÉ DE B.


Rose [3] me presse, je n’ai que le temps de vous écrire la chose, embarbouillé que je suis dans les langes du sommeil.

  1. Frapesle, maison de campagne des Carraud.
  2. Pour rentrer à Paris. En 1835, Périolas tenait garnison à Bourges.
  3. Rose, la fameuse cuisinière de Balzac : la grande Nanon, d’Eugénie Grandet, lui doit plus d’un trait.