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George Berkeley, l’un des premiers bienfaiteurs de Yale, avec ses trois halls immenses, ensemble architectural de brique rouge, simple, mais imposant dans sa sévérité, et que flanquent les quatre bâtiments occupés par l’Ecole de Théologie.

Ici, l’Université s’est heurtée aux propriétés privées qui bordent le Green. Une incursion sur ce terrain protégé lui a permis de dresser l’Ecole de Droit presque en face de United Church. Mais elle a dû vite détourner sa marche et refluer vers le Nord. Le long de College Street, qui déjà limitait le Campus au Levant, elle a continué sa poussée volontaire, postant des constructions à droite et à gauche de la rue : presse universitaire. Ecole de Musique, les bâtiments administratifs de Woodbridge Hall, Woolsey Hall, Mémorial Hall, le grand réfectoire où, trois fois par jour, sont servis plus de mille repas, et enfin l’ensemble, puissant et massif, que forment les dortoirs de l’Ecole des Sciences ou Sheffield School. Au total, une surface d’un miltion de pieds carrés, une vraie ville, mais une ville qui ne serait composée que de maisons splendides où le grès brun, la brique rouge et la pierre blanche luttent à qui produira les effets architecturaux les plus majestueux.

Cette croissance surprenante ne s’est pas arrêtée là. Contournant le mur du vieux cimetière, où dorment les célébrités de New Haven et de Yale, — Samuel Morse, peintre et inventeur du système télégraphique qui porte son nom ; Noah Webster, le lexicographe ; Théodore Winthrop, soldat et romancier ; Timothy Dwight, l’un des premiers présidents de Yale ; Eli Whitney, qui imagina la machine à égrener le coton, — l’Université a continué de s’étaler. Sur Hillhouse Avenue et sur Grove Street, elle a construit des dortoirs, des laboratoires et des salles de cours ; pour Sheffield, huit bâtiments ayant coûté plusieurs millions ; puis, sur Prospect Street, encore des salles de cours, d’autres laboratoires, pour la chimie. D’un bond, elle a atteint la colline qui la dominait, Sachem Wood, plus connue sous le nom de Pierson Sage Square, et sur le terrain où étaient déjà ses « courts » de tennis, elle a bâti un vaste laboratoire de physique, et les fameux Osborn Memorial Laboratories, pour la botanique, la zoologie et l’anatomie comparée, un modèle du genre avec ses aquariums et insectariums, et dont on pourra imaginer l’importance quand on saura que la partie consacrée à la zoologie a coûté environ huit millions. Gravissons encore