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de Théologie. Deux ans plus tard, Yale s’adjoint une école de Droit qui jusque-là avait été une institution privée. Mais c’est au milieu du siècle que se produisent les additions les plus significatives. En 1847, pour reconnaître l’importance que prend de plus en plus la science, on fonde, outre la Graduate School, une école de Chimie appliquée. En 1852, c’est le tour d’une école d’Ingénieurs qui sera réunie plus tard à l’École de Chimie pour former l’école des Sciences, connue aujourd’hui sous le nom de Sheffield School. Après avoir fait une large part aux connaissances utiles, il ne restait plus à l’Université qu’à sacrifier un peu au beau. C’est à quoi l’on s’emploie en créant une école des Beaux-Arts (1863) et une école de musique (1890). En 1900, une école forestière est venue augmenter le nombre des instituts professionnels : elle répond à la nécessité de reconstituer les forêts américaines prodigalement dévastées par les premiers colons.

Ainsi en moins d’un siècle, Yale a donné naissance à tous les organes qui ont fait du petit collège du début une vaste Université ultra-moderne où sont étudiés tous les sujets qui peuvent solliciter l’esprit humain. Et il faut dire à sa gloire que, pour la plupart de ces nouveautés, elle a montré le chemin à ses rivales. Mais ce développement, comme toutes les croissances rapides, ne s’est pas fait sans entraîner des complications, sans soulever des problèmes qui doivent parfois embarrasser ceux qui ont charge d’administrer l’Université. Comment par exemple combiner les écoles nouvelles avec l’ancien collège ? Théoriquement, les écoles professionnelles techniques devraient se surajouter simplement au collège et ne recevoir que les étudiants ayant acquis une culture générale suffisante. Et pour certaines de ces écoles, la question a été résolue dans ce sens. D’autres plus récalcitrantes, — l’Ecole de Droit, l’Ecole de Médecine, — ont fait valoir qu’à des jeunes gens ayant à acquérir de nombreuses connaissances techniques on ne pouvait raisonnablement imposer quatre années d’études désintéressées, dont la plupart, si elles étaient indiscutablement utiles, n’avaient guère de rapport avec la profession future des étudiants. Elles ont néanmoins fait preuve de sagesse et elles se sont contentées d’entamer légèrement le temps passé au collège. Il a décidé que les étudiants se destinant à la médecine et au droit pourraient commencer les études spéciales au cours de leur quatrième année.

Avec Scheffield School les arrangement sont été plus difficiles.