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4° L’annexion ultérieure de la Pologne autrichienne et de la Pologne prussienne sera prévue par une formule de ce genre : Si Dieu bénit le succès de nos armes, tous les Polonais, qui deviendront sujets de l’Empereur et Roi, bénéficieront des dispositions qui viennent d’être édictées.

Là-dessus, nous laissons Sazonow en tête-à-tête avec Nératow et nous rentrons, Buchanan et moi, à nos ambassades.



Lundi, 17 juillet.

L’accord est enfin établi entre les Puissances alliées pour demander collectivement à la Roumanie d’adhérer, sans plus de retard, à leur alliance.

Le général Alexéïew a fixé au 7 août la date extrême, à laquelle l’armée roumaine devra entrer en campagne.



Mardi, 18 juillet.

Près de Loutzk, à la frontière de Volhynie, les Russes bousculent les Austro-Allemands, qui leur laissent 13 000 prisonniers.

En Bukovine, les avant-gardes russes franchissent les Carpathes.



Jeudi, 20 juillet.

En arrivant ce matin avec Buchanan, chez Nératow, nous sommes frappés de son air grave. Il nous dit :

— J’ai des motifs sérieux de croire que nous allons perdre M. Sazonow.

— Que se passe-t-il ?

— Vous savez que M. Sazonow est depuis longtemps combattu et par qui. Son succès de l’autre jour au sujet de la Pologne a été exploité contre lui. Une personne qui lui est très attachée et qui m’inspire toute confiance, m’assure que Sa Majesté a décidé de lui enlever ses fonctions.

D’un homme aussi réservé, aussi prudent que Nératow, de telles paroles ne laissent aucune place au doute.

Nous n’avons pas besoin de nous consulter, Buchanan et moi, pour mesurer toutes les conséquences de ce qui se prépare.

Buchanan demande :

— Avez-vous l’impression que, M. Paléologue et moi, nous