Page:Revue des Deux Mondes - 1922 - tome 8.djvu/806

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
UN GRAND AFRICAIN

LA VIE ET LA MORT
DU GÉNÉRAL LAPERRINE

II[1]
LES EXPÉDITIONS DANS LE SAHARA


LES DIFFICULTÉS DE L’HEURE. — LA DÉFENSIVE

Le général Laperrine, en prenant possession de son commandement le 2 février 1917, ne se berce ni d’illusions, ni d’espoirs. L’heure est grave ; quels moyens lui offre-t-on pour qu’il puisse devenir le maître de l’heure ? Il les juge assez précaires, alors qu’il entend exercer un commandement réel, efficace, et s’appuyer sur des fondations solides. Or ce commandement lui apparaît tout en façade. Pourtant, le général Laperrine, s’il n’affecte pas un optimisme qui serait à coup sûr déplacé, ne s’effraie ni ne se décourage. Pourvu que les officiers supérieurs auxquels il commande « n’ergotent pas sur les textes » et le secondent au moment précis où il le demandera, il n’appréhende rien. À l’œuvre donc. De jour en jour, le Sahara, son Sahara, sent croître la menace et se préciser le danger. Le sous-lieutenant Constant, qui réconfortait de sa présence, dans l’Adrar des Ifoghas, notre allié Moussa ag Amastane dont le pouvoir chancelait et autour duquel se multipliaient les défections, implore

  1. Voyez la Revue'‘du 1er avril.