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Page:Revue des Deux Mondes - 1922 - tome 9.djvu/900

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il leur est donné un supplément de cartouches, une baïonnette, des armes automatiques (fusils-mitrailleurs et mitrailleuses), des auto-mitrailleuses blindées, une dotation organique d’artillerie supérieure, etc., si bien que la cavalerie ne tarde pas à devenir la réserve mobile de feux qu’elle restera désormais dans la guerre moderne, lorsque, la période de manœuvre stratégique étant terminée, les fronts seront fixés.


III. — PENDANT QUE LE FRONT DEVIENT MOUVANT
(MARS-NOVEMBRE 1918)


En 1918, le front devient mouvant. Et ce sont les heures poignantes de la fin du drame : les offensives allemandes de mars et de mai menacent à nouveau Paris... Mais elles seront bientôt suivies de la bataille de France, qui libérera définitivement le territoire.

En mars, le front britannique est rompu, et les forces allemandes déferlent dans la vallée de l’Oise vers Compiègne, submergent le plateau de Picardie, en direction d’Amiens. Sur la plupart des points , c’est la cavalerie qui offre à cette avance les premières résistances, en arrière desquelles le commandement, ramenant ses réserves, peut reconstituer un front. Les corps de cavalerie n’ont pu malheureusement entrer dans la bataille tous moyens réunis, leurs éléments ayant été dispersés dans l’intérieur du pays, pour le service d’ordre. La 1re division de cavalerie, seule disponible tout d’abord, s’engage à Noyon, puis glisse vers l’Ouest, pour boucher successivement les déchirures, qui se produisent dans le front par suite de son extension. La 5e division accourt de Pontoise et se déploie devant Roye, pour couvrir Montdidier et le débarquement de la 1re armée (Debeney) rappelée de Lorraine. La 4e division prolonge cette couverture au Nord de Moreuil, puis offre à l’ennemi l’irréductible résistance du bois de l’Arrièrecourt,

En avril, le 2e corps de cavalerie (Robillot) est au repos depuis peu de jours, en Normandie, quand l’offensive allemande reprend sur le Kemmel, visant la conquête des Monts de Flandres, pour séparer les armées belge et anglaise et atteindre Calais.

Nous n’avons plus alors qu’une voie ferrée de rocade courant vers la gauche du front. Encore est-elle, à Amiens, sous le canon de l’ennemi. Elle ne peut suffire à amener en temps