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DINOCOURT (T.), romancier.


LE CAMISARD, 4 vol. in-12, 1823. — L’auteur s’est proposé pour principal objet, dans ce roman, d’inspirer l’horreur du fanatisme et de l’intolérance. En retraçant la persécution aussi absurde qu’odieuse que l’histoire a flétrie sous le nom de guerre des Camisards, il a peint le fanatisme sous les traits du cruel Basville ; il a représenté la véritable piété sous les traits de Fléchier, et l’on ne peut qu’applaudir à cet hommage rendu à la mémoire d’un prélat, plus respectable encore par ses vertus douces et philosophiques que par ses talents. On sait que Fléchier, à l’exemple du sage Fénélon, s’opposa constamment aux conversions opérées par la violence, qu’il refusa d’avoir des dragons pour auxiliaires dans la prédication de l’Évangile. — Le comte Alfred de Castenaux, persécuté, banni comme protestant, a vu périr dans sa fuite une partie de sa famille massacrée sous ses yeux par des soldats catholiques. Sa fille Amélie, âgée de quelques mois, seule échappée à leur fureur, a été déposée par sa nourrice à la porte du château du marquis de Luxeuil. Gustave, fils de ce marquis, s’éprend des charmes de l’orpheline ; la fierté de sa mère s’en indigne ; conseillée par un infâme directeur, asservie par ce prêtre fanatique, elle emploie la ruse, la perfidie, les moyens les plus odieux pour livrer Amélie à un moine apostat, chef des Camisards noirs. Ceux-ci, qui ont donné asile au père d’Amélie, la réclament ; après une longue résistance, à la suite d’une foule d’événements, ils s’en emparent ; une guerre terrible s’allume ; le marquis de Luxeuil, trahi par la perfidie du directeur de sa femme, est pris, traîné de cachot en cachot, et sur le point de périr. Gustave, exaspéré, se fait lui-même Camisard. La fortune, tour à tour favorable et contraire à cette famille et au parti des protestants, les abandonne enfin ; saisis, jugés, condamnés par la haine et le fanatisme, ils marchent à la mort ; le bûcher s’allume, le peuple indigné frémit et pleure en silence… Nous laisserons le lecteur chercher lui-même dans l’ouvrage le dénoûment de cette intéressante et terrible catastrophe.

On a encore de cet auteur : Le Serf du XVe siècle, 4 vol. in-12, 1822. — L’Homme des ruines, 4 vol. in-12, 1823. — Le Corse, 4 vol. in-12, 1824. — Le Ligueur, 4 vol. in-12, 1824. — Mozanino, 4 vol. in-12, 1825. — Le Conspirateur, 6 vol. in-12, 1826. — Le Luth mystérieux, 4 vol. in-12, 1827. — Le Duelliste, 4 vol. in-12, 1827. — Le Parricide, 4 vol. in-12, 1827. — L’Agent provocateur, 4 vol. in-12, 1828. — Black-beard, 4 vol. in-12, 1828. — La Chambre rouge, 5 vol. in-12, 1829. — Raymond de Tripoli, 5 vol. in-12, 1829. — Le Prévenu, 4 vol. in-12, 1830. — Le Chasseur noir, 6 vol. in-12, 1831. — La Cour des Miracles, 2 vol. in-8, 1832. — Le Pape et l’Empereur, 2 vol. in-8, 1832. — Hugues d’Enfer, 2 vol. in-8, 1833. — La Nuit du treize septembre, 2 vol. in-8, 1834.

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