Page:Revue des Romans (1839).djvu/752

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quelle activité le roi fit poursuivre le procès et exécuter la sentence qui condamna les rebelles à la peine de mort. Louis de Rohan, le chevalier des Peaux, et une femme, Mlle  de Vilars, eurent la tête tranchée ; un professeur hollandais, nommé Van-den-Euden, fut pendu ; Latréaumont s’était fait tuer en se défendant contre les gens qui vinrent l’arrêter à Rouen. — Quoique le nom de Latréaumont serve de titre au roman, ce personnage n’est pas le principal du livre ; on y en voit figurer plusieurs autres dont le caractère est développé avec un grand soin, et sur lesquels s’attache un puissant intérêt. Ainsi, des Peaux et Mlle  de Vilard sont deux charmantes figures dessinées avec beaucoup d’art, deux amants qu’une fatalité cruelle entraîne à leur perte au moment où ils allaient goûter un bonheur longtemps attendu. À côté de Louis de Rohan, le plus brillant héros de l’épopée, apparaît une touchante jeune fille, Mlle  d’O…, le bon ange méconnu, qui se dévoue à celui qu’elle ne peut sauver, et dont l’amour n’est découragé ni par le dédain ni par l’ingratitude. Ven-den-Euden, sa fille Clara-Maria, et l’avocat Nazelles qui trahit la conspiration, occupent le second plan. Le roman est divisé en chapitres qui forment une suite de tableaux dans lesquels l’intérêt est habilement varié.

On attribue encore à M. Sue : Cécile, in-12, 1835.

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SURR (Thomas-Skinner), littérateur anglais.


LE VISIONNAIRE, ou la Manie des prodiges, traduit par Mme  de Sennevas, 4 vol. in-12, 1813. — Les amateurs du merveilleux, de spectres, de fantômes et d’apparitions, trouveront dans ce roman de quoi contenter leur goût ; cavernes et souterrains, ombres évoquées, squelettes et ossements, mains froides qui s’appliquent à l’improviste sur le visage d’un malheureux égaré la nuit dans un vaste souterrain, cris plaintifs, gémissements, en forment les principaux incidents. Toute cette fantasmagorie a pour but de ramener au parti du duc de Bragance un jeune seigneur portugais et son gouverneur ; celui-ci, d’un esprit ferme et éclairé, est inaccessible à tous ces vains prestiges ; on s’en débarrasse en lui faisant rompre le cou dans un précipice ; l’élève se laisse ensuite subjuguer et entre dans la conjuration du duc de Bragance. Cette conjuration a le plus heureux succès ; mais un partisan des Espagnols séduit de nouveau le jeune seigneur, qui conspire avec son père contre le duc. La conspiration est découverte, le père et le fils sont arrêtés, condamnés à mort, et vont subir leur supplice, lorsque la démence du duc de Bragance les soustrait au bourreau et les envoie en France, où ils sont enfermés dans une prison d’État.