Page:Revue des religions, Vol 2, 1892.djvu/234

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nous a donné du contenu de l’épopée, l’ordre des tablettes a été plusieurs fois interverti, la septième tablette ayant pris la place de la huitième, et la huitième celle de la neuvième. Ainsi se trouve rompue cette chaîne si régulière et brisée l’harmonie d’une telle concordance. Il n’échappe d’ailleurs à personne que certains de ces rapprochements sont forcés, et qu’il s’y mêle trop de conjecture.

Grâce au texte critique publié par P. Haupt et aussi à une connaissance plus approfondie du poème, Alf. Jeremias a pu fixer avec une assez grande précision le sens astronomique des diverses tablettes [1].

D’après lui, la carrière héroïque d’Izdubar, qui, « tel qu’un buffle, » domine sur les hommes, s’ouvre dès le début de la première tablette et sous le signe du Bélier, qui, chez les Assyriens, est le symbole même de la royauté (lûlimu=sarru). Le deuxième signe, celui du Taureau, paraît être en rapport avec la deuxième tablette, où le rôle principal est dévolu à Eabani, représenté comme l’homme-taureau, et le deuxième mois, dont le nom, écrit en signes idéographiques, signifie « le taureau qui se tient debout ». Le troisième signe, celui des Gémeaux, correspond à la troisième tablette, dans laquelle Eabani et Izdubar, après avoir lutté ensemble, se lient d’une étroite amitié. La sixième tablette, où se trouve racontée l’aventure amoureuse de la déesse Istar, est dans une relation évidente avec le signe de la Vierge, et le sixième mois, qui a nom « l’envoi de la déesse Istar ». Si le signe du Sagittaire est conçu sous la forme de l’homme-scorpion, ainsi que certaines représentations figurées semblent l’indiquer, un tel signe se trouverait dans une connexion étroite avec

  1. Alf. Jeremias : Izdubar-Nimrod, p. 66-68.