L’instruetion obligatoire est la première étape qu’il s’agit de franchir : il en a été ainsi en France ; après elle, viendraient les autres ; toutes tendraient à déchristianiser la société, en enlevant à l’individu l’un de ses droits les plus précieux, celui d’élever ses enfants suivant les prescriptions de sa responsabilité devant Dieu et devant sa conscience. Qu’on ne nous oppose donc pas l’exemple de l’Allemagne, où l’école publique est confessionnelle. Ce que veulent les partis de gauche, c’est la suprématie de l’école publique organisée suivant le modèle de l’école française, pour laisser le champ libre aux ennemis de l’Église.
D’aucuns répètent que le salut de l’humanité réside dans l’instruction. Qu’il s’agisse de l’organisation politique, de l’observation des règles de la morale, de la diminution de la criminalité, de la paix des ménages, du respect des fondements de la société, on nous dit à satiété : ayons des citoyens instruits et tout ira bien ou du moins mieux qu’aujourd’hui. Les faits ne justifient pas cette prédiction optimiste. Non pas que l’instruction ne soit une bonne chose, car elle a pour objet de développer les admirables facultés dont l’homme est doué et qui sont un présent de la Providence ; mais elle est un instrument pour le mal comme pour le bien : autant dire que tout dépend de sa direction et qu’elle doit chercher un frein et un guide dans la religion ; seule, celle-ci est en mesure d’empêcher qu’on ne fasse abus de l’instrument. Ce n’est pas moi qui l’affirme, c’est l’expérience qui le crie, et comme ceux qui voient dans l’instruction une panacée universelle, sont nos adversaires, et que ceux-ci ne donnent à la morale aucune base ni aucune sanction, ils sont condamnés à assister à la faillite de leurs théories.
Les peuples les plus sains, les plus vigoureux, les plus moraux sont ceux chez qui la natalité est développée, et où l’on ne rencontre que peu de suicides et de divorces.
Or les chiffres attestent que, dans les pays d’instruction obligatoire, telle qu’on l’entend aujourd’hui, la natalité faiblit, les