Page:Revue internationale, 3è année, tome IX, 1885.djvu/703

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corne sur le front. Dix ans après cette date le général Pan-c’ias, s’étant porté jusqu’à la frontière de Parthia, expédia Kan-ging à Ta-ts’-in. Ce dernier traversa le royaume de l’est à l’ouest et arriva au pays de Tias-cih, c’est-à-dire de Babylone ou Chaldée, dans une ville maritime qui devait être à peu de distance de la Nedjif moderne sur le golfe Persique. Mais les bateliers de la côte occidentale le conseillèrent de ne pas continuer sa route jusqu’à Ta-ts’-in, à cause de la longueur extraordinaire du voyage qui, selon la direction des vents, pouvait durer de trois mois à deux ans.

L’an 101 av. J.-C. lorsqu’on put supposer que Kan-ging revenait en passant par Parthia, le roi de cette terre, nommé Man-kin par les Chinois, envoya de nouveaux présents à la cour impériale : des lions et de gros oiseaux de Tias-cih, des autruches probablement. Des notices plus détaillées et plus exactes sur les pays d’Occident, comme Ta-ts’-in et An-hsi étant enregistrées dans l’histoire chinoise lors du voyage de Kan-ging, il y a lieu de croire que pour accomplir la mission dont il était chargé, celui-ci se donna la peine de les recueillir pour en référer à la cour de son propre pays. Il est certain que les moyens de le faire ne pouvaient lui manquer, car il eut occasion de s’entretenir avec les bateliers qui menaient le trafic entre le golfe Persique, le port d’Elana en Syrie et le port d’Aka-hab en haut de la mer Rouge. D’autre part, il n’aura pas manqué de s’informer, là où il pouvait le faire avec facilité ; c’est-à-dire à la cour du royaume de Parthia qui avait dominé la Syrie avant qu’elle eût été conquise pour la seconde fois par les Romains, l’an 31 av. J.-C.

L’an 166 de notre ère, An-tun roi de Syrie (Ta-ts’-in) expédia une ambassade à la cour de Chine, où elle arriva au mois d’octobre de la même année, après avoir traversé la frontière annamite. Cette fois ce fut de l’ivoire, des cornes de rhinocéros et de l’écaille qu’on offrit à l’empereur. Le docteur Hirth est d’avis que le nom d’An-tun est identique à celui de Marc-Aurèle-Antoine, empereur romain à cette époque, et qu’il n’est pas question ici d’une mission officielle, mais plutôt de négociants habitués à trafiquer avec l’Inde et Ceylan qui, vu la condition exceptionnelle du marché de la soie en Parthia, à ce moment, poursuivirent leur voyage jusqu’à l’Annam d’où ils passèrent en Chine. Cette supposition repose principalement sur le fait de la guerre parthiaque de 162 à 165, qui se termina par la prise de Seleucia et de