Page:Revue internationale, 3è année, tome IX, 1885.djvu/704

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Ktesiphon par les troupes romaines, sous les ordres d’Aurélius Cassius. Les principaux dépôts de soie chinoise se trouvaient dans ces deux villes qui furent détruites pendant la guerre, ce qui nous autorise à croire que le Syriens empêchés de faire des acquisitions de cette marchandise en Parthia et désirant d’autre part de négocier directement avec les Chinois, saisirent l’occasion mise à leur portée par les conditions politiques du moment et allèrent eux-mêmes acheter la soie en Chine. L’histoire dit en effet que les rois syriens désiraient depuis longtemps d’envoyer des missions en Chine, mais que les Parthes s’y étaient toujours opposés dans le but de sauvegarder à leur profit le monopole du commerce de la soie entre l’Orient et l’Occident. Il y a donc lieu de croire que les rapports entre le Royaume du Milieu et la Syrie ne furent pas très actifs ou qu’ils furent pour le moins indirects jusqu’à l’année 166. Il paraît néanmoins que, depuis ce temps, le commerce entre les deux pays se soit développé, bien qu’il ne soit question d’aucune ambassade précédant celle qui arriva en Chine durant le règne de l’empereur Wa-ti, 220 à 290 de notre ère.

L’an 266 un marchand de Ta-ts’-in appelé Line le Syrien alla au Tonkin, d’où il fut envoyé par un chef de préfecture à l’empereur qui lui demanda des nouvelles de son pays et de ses habitants.

L’histoire de la dynastie des Wei aussi bien que celle qui parle d’une dynastie de T’ang, tout en donnant beaucoup de détails sur le pays de Ta-ts’-in, n’enregistre aucune communication officielle pendant tout le temps qui court entre le troisième siècle et la fin du sixième. Ce qui nous prouve encore une fois que le commerce entre la Chine et la Syrie se faisait directement, car ce n’est que de la bouche des marchands syriens que les écrivains chinois ont pu apprendre ce qu’il racontent.

L’empereur Yang-ti, de la dynastie Sui, qui régna de 605 à 617, pensa plus d’une fois à envoyer une ambassade en Syrie : mais il ne conduisit jamais à terme ce projet. En 643, le patriarche de Sina envoya une ambassade extraordinaire avec la mission d’offrir à la cour chinoise dos pierres précieuses et autres objets rares ; l’empereur confia à cette ambassade un message cacheté à son sceau et des présents composés d’étoffes de soie. En 667, les Syriens subjugués par les Arabes, envoyèrent des dons à la cour chinoise, et une autre mission partit de ce pays dans le même but en l’année 701. Dix-huit ans plus tard le souverain des Sivi envoya un haut dignitaire de Jokharestan pour offrir deux lions