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Page:Revue maritime et coloniale, tome 18.djvu/479

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ressant : la soie de ces échantillons qui pesaient dix livres, a été trouvée très-belle. Il y a actuellement, tant à l’Ile-de-France, qu’à Bourbon, plus de deux cent mille pieds de mûriers nouvellement plantés.

Les plants de cannelliers se multiplient de jour en jour ; le coton promet tout ce qu’on en peut espérer ; je continue à m’attacher à cette culture, que la colonie doit particulièrement à mes soins ; plusieurs habitants en cultivent aussi de leur côté. J’en regarde le succès comme certain.

La Compagnie a reçu par les vaisseaux de cette année une montre de 400 livres d’indigo[1] provenant d’un de mes premiers essais, qui a été trouvé de toute beauté : lorsque les îles auront acquis plus de force, cet effet formera un de leurs meilleurs produits.

Les mines de fer découvertes pendant ma gestion donnent encore de très-grandes espérances ; cet objet est extrêmement important. Il n’y a pas, après le coton, une meilleure marchandise pour le commerce de la Compagnie dans l’Inde.

Le nombre des bestiaux s’est accru, mais il augmentera infiniment plus, ainsi que les pâturages, pourvu que la Compagnie fasse passer des noirs dans les îles : sans ce secours, on pourra dire ou penser tout ce qu’on voudra, mais on n’avancera sur rien ; il en faudrait actuellement, pour le service particulier de la Compagnie, le double de ce qu’elle en a, et il en manque trois ou quatre fois autant aux colons.

Je ne compte pas depuis quel temps la Compagnie possède l’Ile-de-France, je prouverai seulement à qui voudra me faire l’honneur de m’entendre qu’on ne doit la regarder comme une colonie que depuis 1750. Elle ne le serait pas encore, si je n’avais pas eu le bonheur de porter ses habitants à changer leur façon de penser ; je n’aurais fait que cela pour la Compagnie que

  1. Le sieur Calvair paraît avoir été celui qui avait commencé une indigoterie à l’ile Bourbon (1749). Ceux qui à l’Ile-de-France eurent alors les plus importantes étaient les sieurs comte de Rostaing, capitaine d’artillerie, et Gilles Hermans, les mêmes qui exploitèrent les mines de forges. Il est à remarquer que David ne parle pas de sucreries dans son mémoire ; cependant il y en avait une à l’Ile-de-France, dirigée par le sieur Vigoureux, qui l’avait acquise de La Bourdonnais. — Quant à Bourbon, M. de Beaulieu, habitant du quartier Saint-Benoît, était, au dire de M. Bellier, ancien commandant de l’ile, le seul qui se fût encore appliqué à cet objet. « J’ai ouï dire, écrivait-il, qu’il y a lieu de croire que cette entreprise aura du succès. Ce que je sçais c’est qu’il vend du sucre 16 s. qui est beau. »