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Page:Revue maritime et coloniale, tome 18.djvu/547

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n’est pas dans le pays qu’ils sont fabriqués, c’est dans les villages situés près de Tiasal, au pied des cataractes qui barrent larivière Lahou. Là, s’étendent au loin de vastes plaines appelées plaines de Baorée, où se récoltent des quantités considérables de coton. Tiasal est l’entrepôt de ces richesses qu’un besoin impérieux force les nations industrielles à se procurer à tout prix. C’est donc à Tiasal qu’il faut essayer d’arriver.

Une étude du pays et de ses habitants montrera quelles peuvent être les chances de réussite d’une semblable entreprise.

La côte du golfe de Guinée, depuis le cap des Palmes jusqu’au cap des Trois-Pointes, est bordé dans presque toute son étendue par une lagune intérieure dont la direction générale est parallèle à celle de la plage. La langue de sable qui sépare cette lagune de la mer est souvent très-étroite ; sur certains points, cette largeur n’atteint pas 300 mètres ; de distance en distance, elle est coupée par les embouchures de rivières qui apportent dans le golfe de Guinée les eaux descendant des plateaux de l’intérieur. Ces embouchures servaient en même temps de déversoirs à la mer intérieure. La direction générale des rivières est du Nord au Sud ; celle des lagunes, de l’Est à l’Ouest. Les plus importantes de ces rivières et de ces lagunes sont celles d’Assinie, de Grand-Bassam et de Lahou.

La rivière Lahou arrose un pays appelé Adou, ou pays des Quaquas. Les Hollandais y ont eu un établissement sur lequel les détails me manquent. L’embouchure est située par 5° 8’ latitude nord, et 7° 17’ longitude ouest[1]. Elle est très-étroite et présente une barre qui a la plus grande ressemblance avec celle de la rivière d’Assinie[2]. Cette barre a été sondée deux fois en 1858 ; on trouva 2m70 dans le creux de la lame, la barre étant assez mauvaise. Le capitaine de la Rafale pensait que, par un temps favorable, cette canonnière pourrait la franchir. Un aviso comme l'Archer, en choisissant un moment de belles barres, entrerait aussi facilement dans la rivière Lahou que dans celle d’Assinie.

Une fois la barre franchie, la profondeur est de 7 mètres, et

    cette couleur bleue au moyen de l’indigo. Ce serait une nouvelle richesse pour le pays.

  1. Philippe de Kerhallet, Manuel de navigation à la côte occidentale d’Afrique.
  2. Renseignement donné pas l'interprête Gogo et par Abdou-Maharan, capitaine de rivière de l'Archer.