Aller au contenu

Page:Revue maritime et coloniale, tome 18.djvu/551

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Le courant est très-faible ; la profondeur de l’eau est grande et la navigation est facile jusqu’à l’ile Lozo, distante de Brafé d’une journée de pirogue, une vingtaine de milles, par conséquent. Lozo est le centre du commerce de l’huile de palme, commerce concentré dans la lagune, tandis que la rivière fournit plus particulièrement l’or et l’ivoire. Le village de Yocohoué, placé dans une position intermédiaire entre Brafé et Lozo, est aussi un point de traité très-important pour l’huile.

À partir de l’île Lozo, la lagune devient assez étroite pour n’être plus praticable qu’aux embarcations. Les naturels assurent qu’il ne faut que trois journées en pirogue pour aller de Brafé au fond de la lagune et revenir[1]. Elle aurait donc, de l’Est à l’Ouest, une longueur de 30 milles environ, et son extrémité ne serait probablement éloignée des bords de la rivière Fresco que de 5 à 6 milles.

Le pays de Lahou et très-riche en bestiaux ; ils sont de petite taille, il est vrai, et semblables à ceux de Quitta.

L’aspect général de la contrée est très-beau. Voilà ce qu’écrivait en 1858 M. le capitaine d’artillerie Mailhetard, alors commandant de Grand-Bassam. « Quant au pays, ce que j’en ai vu est bien au-dessus de Grand-Bassam. Là, pas de palétuviers, peu de marais, moins de bois, de l’air, des sites charmants, de beaux points de vue. C’est, à mon avis, même mieux qu’Assinie. Je n’ai rien vu d’aussi beau que la réunion de la rivière et de la lagune avec ses îles. Sans mettre en ligne de compte le régime alimentaire que l’on peut se procurer à Lahou (ce qui n’est pas peu de chose) ce pays est, je crois, par lui-même, plus sain que nos autres comptoirs de la côte d’Or.[2] »

Après avoir donné, sur la géographie et sur les productions du pays de Lahou, les renseignements bien incomplets, il est vrai, que nous possédons, il me reste à parler de ses habitants et de sa constitution politique.

En général, les naturels sont représentés comme affables, doux, hospitaliers et beaucoup moins turbulents que ceux de l’Ébrié, dont les mœurs sont bien plus grossières. Les villages sont nombreux et riches ; chacun d’eux a un chef dont l’importance relative est à peu près la même.

  1. Ces renseignements sur la lagune Lozo sont extraits du rapport de M. l’enseigne de vaisseau Réveillère (octobre 1857).
  2. Rapport de M. Mailhetard, commandant de Grand-Bassam, au commandant supérieur, en date du 23 juin 1858.