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Page:Revue maritime et coloniale, tome 18.djvu/556

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qui nous aliénerait leur amitié et qui viendrait altérer la confiance qu’ils ont dans la justice des Français. »


Étude sur le commerce dans les établissements
français de la côte d’Or. Le présent et l’avenir.


Je me propose, dans cette étude, de rechercher les causes du faible essor qu’a pris lé commerce national dans nos établissements de la côte d’Or, après vingt années de possession, et les moyens à employer pour profiter des avantages que notre position dans ce pays doit lui assurer.

Les événements qui se sont passés dans le haut de la lagune il a quelques années se rattachent intimement à ce sujet. Aussi je crois utile de commencer en en-donnant un résumé rapide.

Ce n’est qu’en 1849 que la lagune du Grand-Bassam fut connue dans toute son étendue. Nos traitants s’empressèrent de mettre à profit cette riche mine qui leur était ouverte, et dès lors se trouvèrent en face de concurrents qui-depuis longtemps l’exploitaient seuls. Ces concurrents étaient les Jack-Jack, établis aux bords de la mer, sur la langue de sable qui la sépare de la lagune. Ne fabriquant pas d’huile de palme, ils allaient la chercher dans tous les villages du lac, et donnaient en échange les marchandises que leur livraient les navires anglais qui venaient mouiller devant eux. Ce commerce remontait à près de deux siècles et s’était concentré en Angleterre, au port de Bristol. Les Jack-Jack avaient été assez rusés pour cacher à leurs clients la manière dont ils les approvisionnaient d’huile de palme, et les Anglais ne connaissaient rien de la lagune dont ils n’étaient séparés cependant que par une étroite langue de terre de 4 à 5 kilomètres de largeur.

Le dépit des Jack-Jack dut être grand quand ils nous virent arriver dans ces eaux, où le monopole leur semblait assuré. Ces mauvaises dispositions furent sans doute encore excitées par les capitaines des navires anglais, dont les intérêts devenaient les mêmes que ceux de ces indigènes. Néanmoins, les commandants du comptoir de Grand-Bassam, MM. Boulay et Martin des Pallières, parcoururent le pays et conclurent avec les différents chefs des Jack-Jack des traités où la souveraineté de la France était formellement reconnue. Il en fut de même pour les pays de