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Page:Revue maritime et coloniale, tome 18.djvu/565

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cinquante environ de largeur destiné à recevoir les futurs magasins de la marine.

Cet établissement fonctionne activement. Un canal facilite le transport des grosses pièces de bois qui peuvent venir par eau, depuis les forêts de Tay-Ninh, des Moïs et du Cambodge, jusque dans l’établissement où elles doivent être débitées et mises en œuvre.

Un petit bassin de radoub, de soixante-douze mètres de longueur sur vingt-quatre mètres de largeur, à fleur du sol, permet de réparer et de nettoyer les canonnières et autres bâtiments ne calant pas plus de quatre mètres. Il résulte des sondages que l’on a faits dans les terrains de la direction, que l’on pourrait construire un grand bassin pour les plus grands navires. A défaut de ce bassin, qui ne peut manquer d’être creusé un jour, un dock flottant, qui vient d’être monté et lancé, nous dispense d’envoyer nos grands bâtiments se réparer à Hong-Kong, à Singapour ou à Bombay[1]. Saigon, devenant tète de ligne des Messageries Impériales, ne peut manquer de gagner en importance.

Ainsi se trouve exaucé le vœu formulé par M. Guizot qui, à l’époque où il était ministre des affaires étrangères,s’écriait : « Il ne faut pas, en cas d’avaries, que nos bâtiments ne puissent se réparer que dans la colonie portugaise de Macao, dans le port anglais de Hong-Kong, ou à l’arsenal de Cavité, dans l’île espagnole de Luçon. »

Le jardin botanique et zoologique est tout près de la direction des constructions navales, dont il n’est séparé que par un boulevard. Ici les yeux se reposent agréablement sur des semis d’arbres, dont les jeunes pousses offrent aux regards les couleurs les plus tendres. On y trouve, outre les espèces indigènes d’une utilité reconnue, des espèces non moins utiles, venues de la Réunion, de Singapour, de Batavia, etc. L’arbre à pain surtout est l’objet d’une prédilection toute particulière de la part du directeur de l’établissement, qui voudrait doter la colonie, déjà en possession du fruit du jacquier, du fruit bien supérieur de ce bel arbre providentiel.

Un marais, couvert de nénuphars, de lotus et autres plantes aquatiques, est habité par des grues, des : pélicans, des kalaos, des aigrettes, des ibis, etc.

Après le domaine des échassiers, viennent les parcs des ruminants, les faisanderies, les volières destinées aux jolis oiseaux

  1. Une grande frégate, la Persévérante, a été mise dans ce dock flottant le 8 août dernier.