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Page:Revue maritime et coloniale, tome 18.djvu/566

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de notre Cochinchine, et où se trouvent déjà rassemblés des paons, des faisans, diverses espèces de poules, des pigeons verts, et des tourterelles.

Un palais a été construit pour les différentes espèces de quadrumanes du pays. Enfin une longue file de cages pour les animaux féroces contiennent déjà une civette, deux paradoxures, un porc-épic, un sanglier, un chat-tigre et un jeune tigre de la plus belle espèce.

Un crocodile est renfermé dans un petit parc palissadé, à travers lequel coule un ruisseau.

Un terrain considérable, planté de beaux arbres et couvert de broussailles, qui confine au jardin, permet de lui donner de l’extension et de créer une agréable promenade publique très-bien ombragée et longeant l’arroyo de l’Avalanche.

Au Nord du jardin, sont situés les magasins généraux destinés à recevoir de grands approvisionnements de riz, qui peuvent venir par eau, de tous les points de la Cochinchine, jusqu’aux portes de ces magasins. C’est dans un de ces vastes bâtiments qu’a eu lieu, en février 1866, la première exposition agricole et industrielle de la colonie, exposition dont les résultats ont été très-beaux.

On est agréablement surpris en entrant dans le joli parc de l’Espérance, où abondent les arbres fruitiers et d’agrément. Ce parc, où se trouvait autrefois la demeure des mandarins voyageant pour le service du roi, a été donné à l’artillerie de la marine ; c’est là que sont établis ses magasins à munitions, ses poudrières, ses salles d’artifices et ses ateliers de confection. Une caserne y serait dans d’excellentes conditions. Là, tout est riant et animé. Les sampans et les barques de rivières glissent sur l’arroyo de l’Avalanche, en longeant le parc, et des oiseaux chantent ou gazouillent sur les arbres toujours verts, fleuris ou chargés de fruits.

Visitons maintenant les établissements religieux :

Le collège des Missions rappelle un peu le style grec, avec ornementation orientale.

Tout en visitant cet établissement, où nous trouvons déjà de nombreux élèves annamites dirigés par les Pères, payons un tribut d’éloges aux missionnaires, à ces intrépides pionniers de la civilisation, qui, n’écoutant que leur zèle, quittent leur pays, leurs amis, leur famille, un frère, une sœur, un père, une mère tendrement aimés, et traversent d’immenses mers, d’arides déserts, pour aller dans ces pays voués à l’idolâtrie et y arborer la