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Page:Revue pédagogique, premier semestre, 1879.djvu/10

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LES DOCTRINES PÉDAGOGIQUES DES GRECS.

écrivains grecs les plus autorisés ont parlé de l’éducation. L’antiquité grecque ne nous offre pas à cet égard autant de ressources qu’on pourrait le supposer à première vue, lorsqu’on sait quelle importance elle accordait dans la cité à l’éducation de l’enfance et de la jeunesse, avec quel soin jaloux l’État surveillait lui-même pendant les premières années le développement du corps et de l’esprit de ses citoyens. Celui qui voudrait composer une bibliothèque pédagogique trouverait certainement dans une seule année de notre siècle, surtout en Allemagne, plus de publications spéciales que la littérature grecque tout entière, du moins en l’état où elle nous est parvenue, ne peut lui en présenter. Nous n’avons pas voulu faire un travail d’érudition pure, et rassembler dans notre essai tous les fragments disséminés dans les auteurs qui se rapportent à la pédagogie, Cette science, nous devrions plutôt dire cet art, a, comme les autres, ses grandes autorités. Le xviiie siècle, par exemple, a beaucoup écrit sur la politique et sur l’éducation ; mais au-dessus de la foule des écrivains de second ou de troisième ordre, au-dessus même des écrivains de génie qui n’ont fait que toucher à ces sujets sans s’y arrêter longuement, Montesquieu et Rousseau se dressent de toute leur hauteur. Ainsi dans l’antiquité grecque, en matière de pédagogie, ne peuvent guère compter que quatre ou cinq grands noms. L’homme de génie a du reste le privilège de résumer en lui, à côté de ses vues personnelles, les idées et les opinions de son époque. Ses ouvrages, au milieu du torrent qui emporte les générations dans oubli, restent : comme un témoignage impérissable qui s’impose à l’attention de la postérité. Avec une connaissance suffisante de l’histoire des républiques de la Grèce, et une lecture sérieuse de Xénophon, de Platon,