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Page:Revue pédagogique, premier semestre, 1879.djvu/156

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LA NOUVELLE LOI SCOLAIRE DES PAYS-BAS.

certains libéraux ? l’école publique, pour remplir dignement son rôle moralisateur, ne devait-elle pas être absolument religieuse et confessionnelle, disaient les ultra-protestants et les catholiques ?

Un projet présenté en 1855 par un ministère libéral contenait, relativement à la question confessionnelle, les dispositions suivantes :

« L’enseignement tend à encourager chez les élèves les idées morales et religieuses. Les instituteurs s’abstiennent d’enseigner, de faire ou de tolérer quoi que ce soit qui puisse blesser les convictions religieuses des Églises ou sectes auxquelles appartiennent les enfants qui fréquentent l’école. L’instruction religieuse est abandonnée aux communautés religieuses, qui à cet effet peuvent faire usage des locaux scolaires, en dehors des heures régulières des classes, mais seulement pour Îles élèves qui fréquentent l’école. »

Cet article était conforme aux tendances de la majorité de la seconde Chambre ; mais l’opposition se plaignit que les intérêts religieux fussent lésés. Un groupe de députés demandait qu’au lieu de la formule générale « les idées morales et religieuses », l’article mentionnât expressément, comme le règlement de 1806, l’enseignement des « vertus chrétiennes ». D’autres ne se contentaient pas d’un tel amendement : ils voulaient que l’école publique devint confessionnelle, et que chaque culte eût ses écoles séparées, placées sous le contrôle des autorités ecclésiastiques.

Les réclamations de la minorité du parlement furent appuyées par un pétitionnement populaire, devant lequel le ministère dut se retirer. Le projet de loi fut abandonné.

Il fut repris en 1857, et cette fois avec plus de succès. Le