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Page:Revue pédagogique, premier semestre, 1879.djvu/251

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organes. L’aliment naturel de l’intelligence, comme l’objet de tout enseignement, c’est la vérité ou la science ; mais les idées ou notions particulières ne parviennent à l’esprit que par l’intermédiaire des sens ; donc l’enseignement doit être sensible, intuitif. Nous disons les idées particulières : car les premières idées générales, les idées-principes, il les possède, elles sont le fonds commun de la nature humaine. Toute idée n’est point accessible à de jeunes intelligences, mais seulement les vérités élémentaires. L’enseignement sera simple, élémentaire et proportionné à la force des élèves.

« La connaissance d’un objet complexe ou la perception simultanée d’un ensemble de vérités n’est point possible, elle doit être successive. Il faut donc que cet ensemble soit décomposé par l’analyse pour être recomposé ensuite par la synthèse : l’enseignement doit être analytico-synthétique. Il n’est pas indifférent d’envisager dans un ordre quelconque les vérités constitutives d’un même tout : l’enchaînement logique qui existe entre elles demande une exposition méthodique, coordonnée et graduée. Les facultés de l’élève étant multiples et chacune ayant un rôle qui lui est propre, la culture complète et bien entendue de l’âme humaine, comme la stabilité du savoir, exige que l’on fasse concourir à l’acquisition des connaissances le plus grand nombre de facultés possible, sans oublier le sentiment religieux et moral. De plus, les facultés intellectuelles ne sont pas indépendantes les unes des autres ; il existe entre elles un certain enchaînement, dont l’enseignement doit tenir compte pour être rationnel. »

Cette synthèse des diverses opérations intellectuelles qui se rattachent à l’enseignement, nous trace les principales règles à suivre dans les leçons. Ces règles, l’auteur les dé-