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Page:Revue pédagogique, premier semestre, 1881.djvu/290

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REVUE PÉDAGOGIQUE

autres comme moyens auxiliaires de la jurisprudence : le Sahih de Moslim, sur le même sujet ; le Chifa du cadi Ayyadh, qui comprend la définition des devoirs envers le prophète ; le Mowatta ou Aplanissement des difficultés du droit, par le fondateur de la secte malékite ; El-Moadjtzat-el-Kobra ou les principaux Miracles de Mahomet, par Soyouthi ; les Chemaïl de Termidi ou Description des qualités du prophète des Arabes, de sa vie intime et de sa politique ; — l’Iktifa d’El-Kilaï, qui traite de la vie de Mahomet, de la révélation qui lui a été faite du Koran et de l’histoire des trois premiers khalifes. »

Une nouvelle compensation paraissait réservée à Ahmed-Baba. Tandis que sa voix éloquente s’exerce à communiquer aux intelligences qui l’entourent la connaissance de la rhétorique, du droit et de la théologie[1], mais principalement du droit, sa sagesse est comme mise à l’épreuve. En effet, des questions de la plus haute gravité lui sont soumises par les représentants de la magistrature, et ses réponses deviendront des arrêts sans appel. C’est lui-même qui nous en fait la confidence dans le passage que voici : « Maintes fois j’eus l’occasion de prononcer des décisions, soit par écrit, soit de vive voix, sur des points de droit qui avaient embarrassé les hommes de loi les plus expérimentés, en sorte que la réputation de mon nom s’étendait depuis le sud du Maroc jusqu’à Alger, jusqu’à Bougie, et sans doute au delà, » Mais, comme s’il ressentait dans le fond de sa conscience un secret repentir de l’aveu qui concerne son mérite, il se hâte d’ajouter : « Peu confiant dans ma propre sagacité, et convaincu d’ailleurs de l’insuffisance de mon instruction, j’examinais la ques-

  1. En arabe, unitéisme.