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Page:Revue pédagogique, premier semestre, 1882.djvu/322

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REVUE PÉDAGOGIQUE

Constantine, d’Oran, de Bône, de Blidah, et de Mostaganein, d’une école pour le double enseignement de l’arabe et du français, et dans chacune des villes d’Alger, de Constantine et de Bône, d’une semblable école pour les jeunes femmes conductrices qui allaient chercher le matin, et ramenaient le soir, les jeunes filles dans leurs familles. Instituées par un règlement préfectoral, elles recevaient une rétribution de 5 francs par mois ; elles étaient vieilles et pauvres, et cette rétribution remplaçait une aumône nécessaire. Les enfants qui fréquentaient l’école avaient droit à une gratification de 2 francs par mois ; cette allocation leur fut également enlevée.

Il n’en fallait pas plus pour éloigner toutes les élèves qui appartenaient à la classe la plus indigente. À la suite du décret du 5 décembre 1857, organisant l’Assistance musulmane, un asile et un ouvroir furent créés à Alger, et commencèrent à fonctionner, à partir de l’année 1859, sous la surveillance de l’autorité préfectorale ; les dépenses étaient à la charge du bureau de bienfaisance. L’asile recevait les enfants des deux sexes de 2 à 7 ans, et l’ouvroir était ouvert aux jeunes filles de plus de 12 ans. En 1859, la suppression de l’ouvroir, de l’asile et de la deuxième école ayant été prononcée, toutes les jeunes filles rentrèrent dans la maison de Mme Luce ; mais, là encore, le refus de l’autorisation de travailler pour le dehors, faillit compromettre cette œuvre, dont l’utilité avait toujours été très controversée. En effet, lorsqu’on se demandait quels enfants venaient à nous, il fallait se résigner à reconnaître que les indigents seuls envoyaient les leurs, en échange d’un double avantage : la prime et le débarras, tandis que les riches auraient cru se mettre en contravention avec les préceptes de Mahomet, s’ils avaient