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Page:Revue pédagogique, premier semestre, 1882.djvu/327

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LES ÉCOLES ARABES FRANÇAISES

tinue à diriger les établissements sus-mentionnés et reçoit une subvention annuelle de l’État. Mais les deux ouvroirs musulmans d’Alger ne sont plus aujourd’hui que des entreprises particulières, soutenues par le bureau, dans le seul but d’offrir du travail à la classe pauvre de la population indigène.

Il serait facile d’indiquer ici les causes qui ont empêché la réussite des écoles arabes-françaises de filles. Il nous suffira de faire connaître que ces établissements ont tous périclité, ainsi que M. de Salve, ancien recteur de l’académie d’Alger, l’a constaté dans une notice sur l’instruction publique en Algérie, au cours de l’année 1878 : « Certains essais d’éducation ont été également tentés sur les jeunes filles musulmanes, et des écoles ont été créées pour elles en 1850. L’entreprise était des plus délicates et demandait des auxiliaires pleins de tact, de dévouement et de sagesse : car il était difficile de dissiper des préventions invétérées et de faire comprendre l’utilité de l’instruction pour des femmes condamnées, par le Koran autant que par la coutume, à la claustration du harem ou aux soins les plus communs du ménage. Seule l’école de Constantine a survécu jusqu’à ce jour, à travers des alternatives de progrès et de décadence. »

Est-ce à une dévotion plus éclairée chez la population de l’Est qu’est dû ce succès ?