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Page:Revue pédagogique, premier semestre, 1882.djvu/549

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ENSEIGNEMENT DE LA GYMNASTIQUE

Si aride que soit la théorie militaire, les premiers éléments en sont faciles et à la portée de tous ; si d’ailleurs il n’en était pas ainsi, nous croyons fermement que l’amour de la patrie peut faire surmonter des difficultés bien autrement sérieuses.

D’ailleurs, le Congrès des instituteurs, dans un superbe élan de patriotisme, a été unanime à exprimer le vœu que tous les membres de l’enseignement fassent un stage plus ou moins long dans l’armée, avant que de se vouer à l’éducation de la jeunesse.

Nous ne sommes pas compétents pour juger quels sont les inconvénients qu’une loi dans ce sens pourrait avoir pour les maîtres dévoués qui consacrent leur vie à faire des Français. Le Parlement, qui renferme dans son sein tant d’hommes éminents à tous égards, peut seul juger une question de cette importance.

Quant à nous, nous plaçant au point de vue exclusivement et rigoureusement militaire, il nous a paru intéressant de rechercher quels sont les avantages qui pourraient résulter pour les instituteurs d’abord, pour l’armée ensuite, de l’adoption d’une loi prescrivant à tous les futurs membres de l’instruction publique un passage, si court qu’il soit, dans les rangs de notre armée.

À Dieu ne plaise que je dise : « L’armée c’est la France, toute la France ; » notre pays est trop fécond en dévouements de toute espèce au bien général, pour qu’on oublie tous ceux qui viennent apporter leur contingent à l’édification de la grandeur de la patrie. Mais, nous pouvons le dire avec un noble orgueil, l’armée est une pure école de patriotisme, de sacrifice et de désintéressement.

Bien mal placé est le cœur de celui qui, ayant vécu avec nos simples soldats, n’a pas compris et admiré leur patience,