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Page:Revue pédagogique, premier semestre, 1882.djvu/551

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ENSEIGNEMENT DE LA GYMNASTIQUE

entiers à leur pays. Quand viendra l’heure du danger, plus de partis, plus de politique ; rien que des Français, des frères, et tous en avant !

Dans tous les exercices, les élèves instituteurs comprendront que l’union fait la force, et que, dans la défense comme dans l’attaque, on se défend soi-même en défendant son chef ou son camarade de combat.

Dans les manœuvres, ils pourront constater l’importance de diverses parties spéciales de l’enseignement, telles que l’étude du terrain, l’orientation, la topographie, la géographie même. En voyant la difficulté avec laquelle beaucoup de nos sous-officiers actuels lisent une carte, ils se pénétreront de l’utilité de cette portion de leur tâche à venir, et, nécessairement, l’instruction des élèves en profitera plus tard.

À la caserne, ils verront ce que c’est que la fraternité d’armes, ce grand sentiment imposé par la communauté des souffrances à supporter et des devoirs à remplir, et qui fait que, sans savoir pourquoi, tous les soldats commencent à se tutoyer comme de vieux amis deux jours après leur arrivée au régiment.

Nos instituteurs doivent apprendre à commander ; en passant par l’armée, ils apprendront d’abord à obéir. L’obéissance et la discipline ont toujours été la meilleure école du commandement.

Nous savons bien qu’on n’impose pas l’obéissance à des enfants comme on le ferait à des hommes, surtout à des soldats ; mais il y a certainement plus d’analogie qu’on ne le croirait au premier abord. Pour se faire respecter, il faut s’en montrer digne en se respectant d’abord soi-même, ensuite en respectant les autres. Quand un jeune sous-officier aura acquis assez de tact et d’habitude pour se faire