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Page:Revue pédagogique, premier semestre, 1882.djvu/554

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REVUE PÉDAGOGIQUE

au pays qui l’a vu naître. En lui citant les beaux exemples de patriotisme laissés par nos pères, il lui apprendra qu’il doit tout à la France, son travail, sa fortune, tout son sang.

Dans cette armée française qui se glorifie d’avoir pour devise « Honneur et Patrie », l’instituteur puisera les grands principes d’honnêteté et de loyauté qu’il devra plus tard transmettre à ses élèves. Il verra combien le mensonge est méprisé par le soldat, et combien la faute, souvent sévèrement punie, est vite pardonnée par le chef quand elle est sincèrement avouée.

Il pourra se rendre compte de la scrupuleuse délicatesse avec laquelle son petit avoir est administré par ses chefs et du soin qu’on apporte à lui donner exactement tout ce qui lui est dû.

Ces modestes exemples tirés de la vie journalière au régiment, ne seront certainement pas sans influence sur l’esprit des jeunes gens. Comment ne seraient-ils pas frappés du mépris qui suit partout le délateur qui a dénoncé un de ses camarades, le lâche qui a déserté son drapeau, : le traître qui a eu l’infamie de vendre son pays ?

On ne peut avoir vécu de la vie militaire sans y avoir contracté ces habitudes d’ordre et de propreté qu’il est si nécessaire de donner à l’enfant dès l’âge le plus tendre. L’habit ne fait pas le moine, mais la tenue rehausse l’homme, et le soldat fier de son uniforme est presque toujours un bon soldat.

Aujourd’hui les instituteurs quittent les bancs des écoles pour être admis de suite dans le grand corps | enseignant ; quelle expérience de la vie ont-ils pu acquérir ? Combien y en a-t-il qui aient un peu voyagé, un peu connu le monde ? L’expérience ne peut leur venir qu’à