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Page:Revue pédagogique, premier semestre, 1882.djvu/555

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ENSEIGNEMENT DE LA GYMNASTIQUE

la longue et avec l’âge. Il n’en sera pas de même quand ils auront été soldats. La vie de garnison ne leur laissera pas le loisir de voir beaucoup, mais en courant le monde ils pourront voir un peu, et deviner le reste.

En tous cas, ils acquerront vite l’aplomb que tout homme intelligent possède quand il a été un peu mêlé à la vie générale de la société.

En résumé, nous croyons fermement que les jeunes gens se destinant à l’enseignement gagneront beaucoup à être d’abord soldats.

Arrivons maintenant au bénéfice que l’armée pourra tirer de leur introduction dans ses rangs.

Nous avons signalé plus haut la nécessité qui s’imposait de donner à l’enfance un commencement d’instruction militaire.

Pour nous, c’est une question de la plus haute importance. D’après les idées généralement adoptées aujourd’hui, on pense qu’il faut pouvoir opposer aux masses d’autres masses tout aussi imposantes.

Ce n’est pas précisément l’avis de tout le monde. Beaucoup dé bons esprits, tout en professant pour le nombre tout le respect qui lui est dû, préfèrent encore la qualité à la quantité. Mais là n’est point la question. Du moment qu’il nous faut une armée nombreuse, on est forcé de réduire la durée du service, afin de faire passer plus de monde sous les drapeaux, sans surcharger davantage le budget de la guerre, qui pèse déjà d’un poids si lourd sur la fortune publique.

Le temps et l’expérience qu’il apporte avec lui, nous permettront de formuler un jugement sérieux sur ce point. Mais en attendant, la réduction du service militaire à trois ans est depuis longtemps à l’ordre du jour. Et trois