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Page:Revue pédagogique, premier semestre, 1882.djvu/556

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REVUE PÉDAGOGIQUE

ans, c’est bien peu de chose quand on considère ce que le simple fantassin doit savoir pour servir utilement sa patrie. Encore si ces trois ans pouvaient être complets ; c’est-à-dire, si on pouvait en retrancher les jours de maladie, de congé ou de permission, et surtout les jours de prison !

Eh bien ! pour concilier les choses et pour diminuer autant que faire se peut les inconvénients d’un si court séjour dans les rangs de l’armée, il faut absolument donner aux enfants un commencement d’instruction militaire. Il est bien entendu qu’à tout prix, elle doit être rigoureusement conforme aux règlements actuellement en vigueur dans l’armée.

Si nos instituteurs le veulent bien, ils peuvent faire gagner trois ou quatre mois aux jeunes soldats, sur le temps employé dans les régiments à leur donner les premiers éléments de l’instruction militaire. Plus ils les auront dégourdis et dégrossis pendant leur enfance, plus vite nos conscrits pourront aborder les parties plus difficiles, et mieux ils les apprendront.

Enfin, et ce n’est pas là le moindre service que les instituteurs auront rendu, ils auront donné à leurs. élèves un peu de cet esprit militaire qui ne s’acquiert qu’en restant longtemps sous les drapeaux. Anciens soldats eux-mêmes. ils comprendront mieux l’importance de cette partie de leur difficile besogne, et comme presque tous rentreront dans la vie civile avec le grade de sous-officier, ils seront d’autant plus aptes à enseigner aux enfants les premiers éléments de la théorie.

Ce n’est pas tout ; supposons le service de trois ans adopté ; que seront, nous ne disons pas nos sergents-majors, mais nos simples soldats ? Pendant combien de temps auront-ils pu remplir les fonctions si importantes de ce grade ?