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Page:Revue pédagogique, premier semestre, 1882.djvu/616

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REVUE PÉDAGOGIQUE

l’Asie et une partie de l’Europe, il faut que vous reveniez à présent dans votre patrie, je veux dire la République romaine. » (Lettre du 2 février 1735.)

Quant à la France, il n’a pas eu le temps de s’occuper de son histoire. Il avoue cependant que c’est quelque peu ridicule de rester étranger à son pays, « qu’il est honteux à tout bon Français d’ignorer » (I, p. 100). Mais il ne croit pas possible de trouver place pour cet enseignement dans le cours des classes, et il s’estimerait heureux si, par quelques anecdotes racontées à l’occasion, on pouvait inspirer aux jeunes gens le goût et le désir de connaître l’histoire de France, quand ils auront quelque loisir ! De même pour la poésie française, — c’est à dessein qu’il n’en donne pas les règles, — l’étude des auteurs grecs et latins réclame tout le temps des classes. « Il viendra un temps où ils pourront étudier les poètes français ; car il ne serait pas raisonnable que, peu curieux de faire connaissance avec les écrivains de leur pays, ils demeurassent toujours étrangers dans leur propre patrie. » (Liv. III.)

Ainsi, le Traité des Études est composé pour l’enseignement secondaire classique, en vue des maîtres chargés d’enseigner la langue grecque, la langue latine, l’histoire ancienne et l’histoire romaine, la rhétorique et la philosophie, en vue des jeunes gens de la bourgeoisie et de la noblesse qui se préparent à remplir dignement les emplois publics de l’administration, de la magistrature, du barreau, de l’armée, de l’enseignement, etc. « Les autres arts, les autres professions, écrit en toutes lettres Rollin, peuvent être négligés jusqu’à un certain point, sans que l’État en reçoive un si no-