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Page:Revue pédagogique, premier semestre, 1882.djvu/621

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n’avons eu qu’à copier tout au long. C’est, sans contredit, la meilleure et la plus vivante partie du Traité des Etudes.

Le lecteur nous saura gré de faciliter son travail en lui exposant parallèlement la suite des idées de Rollin et des extraits de notre recueil.

Le Discours préliminaire, Réflexions générales sur les avantages de la bonne éducation, allégé de ce qui regarde la religion et borné à ce qui est du domaine de l’école primaire, établit les deux objets principaux de l’instruction : former l’esprit, former les mœurs.

Le livre Ier est consacré à un double sujet, que Rollin déclare « étranger à son premier plan, qui est comme un hors-d’œuvre et qu’il ne doit traiter qu’essentiellement » : Des exercices qui conviennent aux enfants dans âge le plus tendre ; De l’éducation des filles. Dans le Ier chapitre, il recommande de profiter des premières années sans cependant imposer un travail sérieux et rebutant, d’apprendre à lire aux enfants dans un livre français, surtout s’il s’agit des écoles des pauvres et de celles de la campagne (c’est l’un des deux passages où il pense réellement à l’école primaire), de les exercer à écrire des mots pourvus de sens, des maximes utiles à la conduite, de se mettre à leur portée dans les récits et les explications, de frapper leur imagination et de fixer leur mémoire par des images, de leur faire réciter quelques fables de La Fontaine bien comprises, de voyager avec eux sur la carte, de les initier enfin aux éléments très simples de la grammaire française.

Pour l’éducation des filles, comme Fénelon, son guide, il s’occupe beaucoup plus des personnes de condition, qui ont une gouvernante ou des maîtres particuliers, à qui leur état laisse le temps et fournit les moyens