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Page:Revue pédagogique, premier semestre, 1882.djvu/622

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REVUE PÉDAGOGIQUE

de s’occuper à des lectures, qui sont destinées à la vie du monde, que du « commun des filles », bien qu’il ne manque pas de rappeler « l’étroite et l’indispensable obligation où sont les seigneurs des villages d’y établir des écoles de filles », parce que « à la campagne encore plus qu’à la ville, l’éducation des enfants roule principalement sur les mères ». La poésie lui est suspecte. Les deux tragédies sacrées, Esther et Athalie, sont seules exceptées. Des motets, les chœurs de Racine, quelques cantiques, ne suffiraient-ils pas pour l’étude de la musique, « qui dissipe extraordinairement, et inspire du dégoût et de l’aversion pour toutes les autres occupations, infiniment plus importantes » ? Il inscrit dans leur programme d’études l’histoire de France, « qui doit les intéresser davantage que les histoires des Grecs et des Romains ». C’est un privilège qu’il leur accorde, les jeunes gens n’ayant pas le temps de s’occuper de l’histoire de leur pays ! Il attache la plus grande importance au travail des mains et aux soins domestiques et met au-dessus de la parure des églises la confection de chemises pour les pauvres.

Le livre II, De l’intelligence des langues, débarrassé de tout ce qui a trait au grec, au latin, aux thèmes, à la traduction, nous fournit deux passages, l’un sur l’étude des règles de la langue française, l’autre sur la lecture expliquée des livres français. Rollin donne ici en courant quelques judicieux conseils ; maison sent qu’il n’est plus sur son terrain habituel, et nous avons trouvé trop superficiel l’essai d’explication qu’il a tenté sur un morceau tiré de Fléchier, Histoire de Théodose pour le donner en modèle. À propos de la préparation des auteurs, nous avons retenu quelques lignes, dont il est facile de