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Page:Revue pédagogique, premier semestre, 1882.djvu/625

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ROLLIN ET LE TRAITÉ DES ÉTUDES

ger une place dans le programme d’études. Le passage mérite d’être cité tout au long : « Je ne parle point ici de l’histoire de France, parce que l’ordre naturel demande que l’on fasse marcher l’histoire ancienne avant la moderne, et que je ne crois pas qu’il soit possible de trouver du temps, pendant le cours des classes, pour s’appliquer à celle de la France. Mais je suis bien éloigné de regarder cette étude comme indifférente ; et je vois avec douleur qu’elle est négligée par beaucoup de personnes, à qui pourtant elle serait fort utile, pour ne pas dire nécessaire. Quand je parle ainsi, c’est à moi-même le premier que je fais le procès, car j’avoue que je ne m’y suis point assez appliqué ; et j’ai honte d’être, en quelque sorte, étranger dans ma propre patrie, après avoir parcouru tant d’autres pays. » Il rend les historiens responsables en partie de cette faute, pour n’avoir pas eu, comme les Grecs et les Romains, le talent de faire valoir nos annales, et il a quelque peu raison. Notre histoire nationale n’a été sérieusement écrite que de notre temps, grâce aux travaux d’Augustin Thierry, de Guizot, de Michelet, d’Henri Martin. Mais M. Compayré observe avec raison que Rollin n’en est pas moins en retard sur Bossuet, Port-Royal et l’Oratoire.

On peut se réjouir des progrès accomplis depuis Rollin dans cette partie des études. Ce qu’il jugeait impossible est non seulement réalisé dans les établissements d’instruction secondaire[1], mais la loi du

  1. Le plan d’études, préparé par le Conseil supérieur, arrêté par M. Jules Ferry, le 2 août 1880, répartit de la manière la plus heureuse les matières historiques : la France,en huitième et en septième ; les peuples de l’Orient en sixième, la Grèce en cinquième, Rome