Aller au contenu

Page:Revue pédagogique, premier semestre, 1882.djvu/629

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
617
ROLLIN ET LE TRAITÉ DES ÉTUDES

Rollin pédagogue, 1880, ne croit pas devoir prendre à la lettre ce langage modeste de l’auteur, et les raisons qu’il en donne sont très acceptables : « Il ne faut pas oublier que personne peut-être n’eut plus d’influence que Rollin sur l’Université pendant son double rectorat, ainsi que par sa position de principal, et que, par conséquent, bon nombre des principes méthodiques contenus dans son livre ont été introduits par lui-même dans les collèges, circonstances dont, par un noble sentiment de réserve, il ne parle jamais. »

Il serait assurément difficile aujourd’hui de faire avec précision la liste des réformes dues à initiative de Rollin. Mais ce qui est certain, après les belles études de M. Sainte-Beuve, c’est que « le Règlement des études dans les lettres humaines, cet évangile de la méthode de Port-Roval, composé par Arnauld, peut être considéré comme la préface du Traité des Études », et que « Port-Royal a pénétré dans l’Université par Rollin », tempéré, rendu plus humain par l’action d’une âme plus tendre et d’un caractère moins dominateur. Rollin n’est plus, comme Saint-Cyran, un homme, au dire de Richelieu, plus à craindre que cinq armées. Sa religion n’était point assombrie par l’effrayant spectre de la prédestination. S’il avait un vif sentiment de la responsabilité du maître, il n’y voyait pas cependant, avec l’imagination un peu troubléc par une dure théologie, « quelque chose de terrible…, une tempête de l’esprit ».

À part ces terreurs exagérées pour le salut de l’enfant, Rollin est bien de l’école de Port-Royal en ce qui concerne l’instruction et l’éducation : il demande aux maîtres une surveillance continuelle, la douceur et la fermeté, l’amour et le respect de l’enfance ; il ré-