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Page:Revue pédagogique, premier semestre, 1883.djvu/67

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leur vie pendant le cours de leur travail et de leur occupation ordinaire, et elle sera terminée par la prière du soir.

Le maître d’école aura un catalogue exact de tous les enfants de la paroisse en état d’apprendre à lire, veillera sous les ordres de M. le curé, à ce qu’ils viennent assidûment à son école, et visitera avec honnêteté les parents pour s’informer des raisons ou prétextes de leur absence.

Il aura soin que tout se passe dans son école avec modestie, exigeant rigoureusement le silence, la retenue, l’application ; et n’y souffrant dans aucune circonstance du bruit et de la confusion.

Il fera en sorte que chaque enfant lise à chaque école, non pas toujours selon l’ordre dans lequel ils sont placés, mais indifféremment et comme il le jugera à propos pour les tenir toujours attentifs.

Il les divisera par bandes, ou classes, selon leur portée différente et leur science respective ; et il exigera que dans chaque bande, chacun ait le même livre pour suivre, des ïeux, la lecture de son condisciple et leur apprendre avec plus de facilité, par la répétition de la même lecture dans le même livre commun à tous.

13° Il est extrêmement important que le maître d’école place à propos les punitions et les récompenses, c’est la charité qui doit régler les unes et les autres : c’est elle qui apprend à punir les enfants sans les dégoûter et les aigrir : à les louer et à les récompenser sans les enorgueillir.

Il n’emploïera le fouët qu’à l’extrémité et pour les fautes les plus graves, et ne le donnera jamais qu’après la classe, et lorsque les enfants auront été congédiés.

Pour les fautes ordinaires, il se contentera de faire mettre à genoux. Si elles sont répétées, il peut employer la férule ou les verges sur les mains ouvertes. Il lui est surtout défendu de frapper les enfants à la tête ou de les souffleter. Il fera corriger les indociles par leurs parents et il congédiera de l’école ceux dont le mauvais exemple pourrait entraîner les autres. Mais cette expulsion étant la plus grande peine qu’il puisse imposer, il ne l’emploïera qu’après avoir épuisé toutes les autres et averti M. le curé ainsi que les parents.

Il évitera avec soin toute partialité, toute préférence injuste d’un enfant à un autre : il donnera encore plus d’éloges à l’application, à la modestie, à la piété qu’à la facilité et à la mémoire ; il aura soin surtout de ne pas paraître avoir plus d’affection pour ceux qui sont avantagés de quelques biens de la fortune que pour ceux qui sont plus pauvres ; il comptera pour rien les agréments de la figure et apprendra par son exemple aux enfants à n’estimer que ce qui est vraiment estimable, selon les principes de la religion.

14° Il ne donnera qu’un demi-jour de vacance par chaque semaine, et s’il s’y rencontre quelque fête, il n’en donnera aucune.

Quant aux grandes vacances d’usage, et nécessitées par les récoltes de la campagne, elles commenceront et finiront avec la perception